Pétrole contre nourriture… et pots-de-vin

Comment l’initiative de l’ONU en Irak a tourné à l’arnaque.

Publié le 22 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

La gestion du programme « pétrole contre nourriture » durant les dernières années du régime de Saddam Hussein n’en finit pas de défrayer la chronique. Une commission d’enquête sénatoriale américaine a estimé, le 15 novembre, que le régime du dictateur déchu avait détourné 17,3 milliards de dollars entre 1997 et 2003 dans le cadre de cette initiative qui visait à atténuer l’impact des sanctions internationales pour la population irakienne en autorisant Bagdad à vendre une quantité limitée d’or noir pour acheter des produits alimentaires et humanitaires.
L’essentiel des détournements concerne la contrebande de pétrole, les dirigeants irakiens offrant des bons d’achat pétroliers en échange du versement de pots-de-vin. Les entreprises partenaires du programme des Nations unies auraient également versé près de 4,4 milliards de dollars de commissions occultes pour la fourniture de biens humanitaires, et 2,1 milliards pour la vente de produits de qualité inférieure à celle annoncée. De grandes entreprises comme Weir Group (ingénierie) au Royaume-Uni se seraient rendues coupables de surfacturation pour alimenter les comptes en suisse de dirigeants irakiens. Les sénateurs américains accusent également la banque française BNP-Paribas, qui gérait seule le compte bloqué par lequel a transité la majeure partie des quelque 60 milliards de dollars du programme, d’avoir enfreint les lois antiblanchiment américaines. Les enquêteurs reprochent notamment à la banque hexagonale, qui nie en bloc, d’avoir autorisé des paiements sans que les sociétés aient attesté la distribution effective des biens.

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