Pollution : le droit du plus riche

Juteuses transactions autour des émissions de dioxyde de carbone.

Publié le 22 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Les spéculateurs ont trouvé un nouveau domaine où exercer leurs talents : les droits d’émission de gaz carbonique (ou CO2, dioxyde de carbone), qui donnent déjà lieu à de
juteuses transactions, alors que ce marché était quasi inexistant auparavant. En signant la convention internationale de lutte contre la pollution ou Protocole de Kyoto , la Russie a donné le coup d’envoi de ces enchères d’un nouveau genre. Désormais ratifié par
55 pays, responsables d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre, l’accord peut entrer en vigueur. Il fixe des engagements de réduction à chaque signataire, qu’il autorise cependant à s’entendre avec des pays en développement (PED) pour que ce soit eux qui limitent leurs rejets dans l’atmosphère. Exemple pratique : en Allemagne, où les normes sont déjà très sévères, un gros investissement serait nécessaire pour obtenir un résultat significatif. Avec le même montant, l’efficacité sera plus grande en Chine. Une entreprise allemande pourra donc financer un projet chinois de lutte contre la pollution.
Défini dans une directive de l’Union européenne, le droit d’émission correspond à 1 tonne de CO2. En octobre, il s’en est déjà échangé 2,4 millions en Europe, pour un montant de 21 millions d’euros. Ce qui fixe la valeur du droit d’émission à 8,75 euros. En attendant
mieux : entre 2008 et 2012, l’Europe et le Japon doivent diminuer leurs rejets respectivement de 23 milliards et 21 milliards de tonnes.

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