La démocratie, quand même

Publié le 23 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Je suis une citoyenne américaine vivant depuis quinze ans au Caire, dans un pays où le
président, Hosni Moubarak, remporte les élections tous les six ans sans rival aucun et avec 95 % des suffrages, où la presse est censurée, où les droits de l’homme sont bafoués. Eh bien, après tout ce temps, la vie en démocratie me manque beaucoup. J’ai besoin des bases essentielles de la démocratie : équilibre des pouvoirs, élections libres et transparentes, liberté d’expression. J’ai besoin de vivre dans un pays où les hommes
politiques prennent en considération les intérêts des citoyens. D’un État de droit efficace et cohérent, les cas de corruption et de torture sont, quand il le faut, poursuivis et condamnés.

Chacun sait qu’au Moyen-Orient la politique des États-Unis est très impopulaire et que ce sentiment s’est accru depuis l’arrivée de l’administration Bush. Sur plusieurs questions essentielles guerre en Irak, conflit palestino-israélien, mépris des traités internationaux , je reconnais volontiers que le bilan de cette dernière est désastreux. Invoquant, par exemple, l’élection présidentielle de 2000, nombre de nos amis dans le
monde arabe soutiennent que notre démocratie n’est qu’un simulacre. Ô certes, elle est loin d’être parfaite : la corruption continue d’y sévir et il arrive que les intérêts des
nantis passent en premier ou que des gens soient arbitrairement poursuivis, voire torturés. Mais elle reste une démocratie. Et il est assurément plus sain, pour un peuple, de vivre dans une démocratie, avec tous ses défauts, que sous ces autocraties et ces régimes de parti unique qui sévissent au Moyen-Orient.

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