Mariage à crédit

Publié le 22 septembre 2003 Lecture : 1 minute.

Etant un lecteur fervent de longue date de Jeune Afrique, journal dirigé par une équipe compétente et dynamique, je me permets de vous écrire pour vous demander de bien vouloir faire paraître ce qui suit : depuis l’indépendance nationale (1956), les Tunisiens ont accompli des progrès méritoires. Toutefois, un problème demeure encore sans solution : celui du mariage, plus précisément celui de la dot exigée au prétendant et notamment de la somme d’argent réclamée en guise de garantie pour la mariée.
Il faut convenir que cette pratique est incompatible avec notre évolution. Combien de jeunes ménages sont détruits peu après le mariage à cause d’elle. J’ai moi-même constaté la destruction d’une dizaine de foyers pour cette raison, car le jeune marié était obligé de contracter des dettes de plusieurs centaines de dinars pour satisfaire les exigences de ses beaux-parents et, par la suite, n’a pu se libérer de ses dettes. Le résultat a été catastrophique : obligé de revendre les meubles et bijoux achetés à crédit et enfin de divorcer parce que sa femme ne voulait pas y consentir.
Un jour, j’ai assisté à un dialogue entre un Européen et un jeune marié tunisien : le premier lui demanda, entre autres, combien il avait acheté sa femme… Celui-ci lui répondit spontanément 800 dinars [environ 2 000 dollars de 1963] ! C’est révoltant. Non, nous ne pouvons plus continuer d’être la risée des Occidentaux. Il faudrait pour cela attirer l’attention des pouvoirs publics afin de mettre un terme à ces mauvaises pratiques, si l’on veut constituer des foyers sains et désintéressés. Il faudrait tout de même comprendre ce qu’est fonder un foyer. À mon sens, c’est commencer de zéro. À ce sujet, l’Union des femmes tunisiennes devra avoir le souci d’intervenir énergiquement.

NDLR : le montant légal de la dot (« mahr »), fixé par le gouvernement tunisien est de 1 dinar. Mais, dans la pratique, les futurs époux sont libres.

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