La paix à portée de main

Un accord final est sur le point d’être signé au Kenya.

Publié le 22 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Après une douzaine de jours de discussions et des kilomètres de marche dans les forêts d’acacias au bord du lac de Naivasha, le vice-président soudanais Ali Osman Taha et le chef rebelle sudiste John Garang ont poussé un ouf de soulagement. À leur arrivée au Kenya, le 4 septembre, c’était l’impasse dans les négociations engagées après la conclusion, en juillet 2002 à Machakos (Kenya), d’un protocole sur les grandes lignes d’un accord de paix destiné à mettre fin à vingt ans de guerre civile. Le sixième round des négociations, qui s’est déroulé du 6 au 12 juillet, n’a pas abouti à la signature d’un accord final de paix comme l’avaient espéré le président Omar Hassan el-Béchir et John Garang, lors de leur dernière rencontre le 2 avril 2003 à Nairobi. Il a fallu élever le niveau de représentation des deux pays pour débloquer la situation. Avant de se rendre à Naivasha, Garang a rencontré, dans les maquis soudanais, près de 2 000 cadres de son mouvement et obtenu d’eux carte blanche pour conclure un accord de paix. Taha, pour sa part, est un vice-président aux pouvoirs étendus et passe pour être très influent auprès de Béchir.
Le 15 septembre, les deux hommes ont fait part de leur optimisme : « Nous avons fait des progrès considérables en ce qui concerne la présidence, les élections et le partage du pouvoir », a déclaré un John Garang détendu, qui a troqué la tenue de combat pour un costume civil. Le vice-président soudanais, de son côté, a mis l’accent sur le climat de confiance et de sérénité qui a entouré les discussions.
Les progrès portent notamment sur l’accession de John Garang au poste de vice-président et sur l’organisation d’élections démocratiques et libres débouchant sur la constitution d’un gouvernement transitoire. Celui-ci organisera dans six ans un référendum permettant au Sud de se prononcer en faveur ou non de son maintien au sein d’un Soudan uni.
Le principal obstacle demeure celui de la sécurité pour les six ans à venir. Pendant cette période, Garang veut maintenir les forces rebelles dans le Sud sous son seul contrôle, tandis que Khartoum, craignant que cela aboutisse à une sécession prématurée, demande qu’elles soient intégrées dans l’armée nationale. Dans l’entourage de Taha et de Garang on n’exclut cependant pas un compromis rapide, surtout depuis qu’une délégation de généraux soudanais conduite par le ministre de la défense le général Bakri Hassan Saleh s’est jointe aux discussions sur ce sujet le 10 septembre.

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