Après le Niger, le Rwanda va accueillir des réfugiés africains bloqués en Libye

Après la signature d’un accord mardi avec l’Union africaine (UA) et le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), le Rwanda va devenir le second pays africain à accueillir temporairement des réfugiés et demandeurs d’asile africains bloqués en Libye.

Le gouvernement rwandais se dit prêt à accueillir dans son centre de transit jusqu’à 30 000 Africains bloqués en Libye, mais uniquement par groupes de 500. © UNHCR

Le gouvernement rwandais se dit prêt à accueillir dans son centre de transit jusqu’à 30 000 Africains bloqués en Libye, mais uniquement par groupes de 500. © UNHCR

Publié le 11 septembre 2019 Lecture : 3 minutes.

Dès novembre 2017, le président rwandais, Paul Kagame, avait proposé d’accueillir des Africains bloqués en Libye, après le tollé international qu’avait provoqué le reportage de CNN montrant ce qui ressemblait à un marché d’esclaves. C’est désormais chose faite : le Rwanda a signé mardi un accord avec l’Union africaine (UA) et le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) afin d’accueillir temporairement des réfugiés et demandeurs d’asile africains bloqués en Libye.

Début « dans quelques semaines »

« Nous recevrons un nombre initial de 500 (personnes) dans quelques semaines », a déclaré Hope Tumukunde Gasatura, représentante permanente du Rwanda à l’UA, lors d’une conférence de presse à Addis Abeba, aux côtés de représentants de l’organisation panafricaine et du HCR.  Les réfugiés et demandeurs d’asile seront accueillis dans des installations qui ont déjà été utilisées par des réfugiés burundais fuyant la crise dont leur pays est le théâtre depuis 2015, a-t-elle précisé.

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Ce premier groupe est « composé principalement de personnes originaires de la Corne de l’Afrique », ont précisé l’UA et l’ONU dans un communiqué. Elles seront accueillies dans un centre de transit au Rwanda avant d’être relocalisées dans des pays tiers ou, si elles le souhaitent, retourner dans leur propre pays. Le gouvernement rwandais se dit prêt à accueillir dans son centre de transit jusqu’à 30 000 Africains bloqués en Libye, mais uniquement par groupes de 500, afin d’éviter que le pays ne soit débordé.

Mais ce n’est pas tout. Certains réfugiés « pourraient recevoir l’autorisation de rester au Rwanda », a déclaré à la presse Germaine Kamayirese, la ministre rwandaise chargée des mesures d’urgence, à Kigali.

« Apprendre de l’expérience nigérienne »

« C’est un moment historique, parce que des Africains tendent la main à d’autres Africains », s’est réjouie Amira Elfadil, commissaire de l’UA aux Affaires sociales. « Je suis convaincue que cela fait partie des solutions durables. »

Le Rwanda est le second pays africain à accepter d’accueillir des migrants et demandeurs d’asile en provenance de Libye. Depuis fin 2017, plus de 4 400 personnes ont pu être évacuées du pays par le HCR, en particulier au Niger, qui, à travers un mécanisme de transit d’urgence, a accueilli près de 3 000 individus en attente d’un éventuel transfert vers l’Europe et le Canada. Un dispositif qui fonctionne néanmoins difficilement à cause de la surpopulation des centres et de la lenteur du traitement des demandes d’asile.

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Le Rwanda et le HCR ont « appris de l’expérience au Niger, et nous avons amélioré la procédure », a soutenu Cosmas Chanda, représentant du HCR auprès de l’UA, reconnaissant toutefois que « le processus sera très long ».

42 000 réfugiés africains en Libye

La question des réfugiés retenus en Libye a une nouvelle fois pris de l’importance après la mort en juillet de 40 personnes, tuées par une frappe aérienne sur un centre de détention de migrants à Tajoura, dans la banlieue-est de Tripoli. Depuis la chute de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, le pays est devenu un point de passage important pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne cherchant à rejoindre l’Europe.

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L’ONU estime que 42 000 réfugiés africains se trouvent actuellement en Libye, a affirmé Cosmas Chanda. « Nous avons désespérément cherché des solutions pour ces gens (…), de moins en moins de pays à travers le monde sont prêts à accueillir des réfugiés », a-t-il dit. Désormais, l’UA espère donc que d’autres pays africains accepteront de fournir une aide similaire.

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