Bush-Blair : le vent tourne

Publié le 22 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

La popularité du président George W. Bush s’érode de plus en plus, mais nettement moins que celle de son « coalisé », le Premier ministre britannique Tony Blair, comme le montre l’infographie ci-contre. Bush ne bénéficiait plus, à la mi-septembre, que de 52 % d’opinions favorables, contre 71 % à la mi-avril (et 90 % après le 11 septembre 2001). Selon le même sondage Gallup, il ne recueille que 47 % d’intentions de vote, contre 43 % pour un candidat démocrate non encore désigné. Ce ne sera évidemment pas l’ex-président Bill Clinton : la Constitution le lui interdit après ses deux mandats. C’est sûrement dommage pour les démocrates, car il a montré, le 13 septembre, à Indianola, dans l’Iowa, à une réunion préélectorale étaient présents sept des neuf candidats éventuels, qu’il n’avait perdu ni son sens de la formule, ni son don du contact humain. Dans une intervention improvisée, il a attaqué la politique de son successeur comme on l’avait rarement fait : « Cette élection de l’an 2000, a-t-il déclaré, n’était pas un mandat pour un changement radical, mais c’est ce que nous avons eu. Nous sommes passés de l’excédent au déficit, du plus d’emplois au moins d’emplois, d’une diminution de la pauvreté à une augmentation de la pauvreté, d’une diminution des gens sans assurance santé à une augmentation des gens sans assurance santé… Au lieu d’unifier le monde, nous nous en sommes coupés. Et au lieu de rassembler l’Amérique, nous l’avons divisée en l’entraînant trop à droite. »
La chute a été encore plus sévère pour Blair, dont la politique était approuvée par 45 % des sondés en avril, mais qui ne totalise plus, aujourd’hui, que 30 % d’opinions favorables.
Il est vrai que Bush dispose au Congrès d’une solide majorité et qu’il n’a pas à subir le feu roulant de questions auquel Blair est exposé chaque semaine aux Communes ; qu’il n’a pas été traité par les médias de « caniche » répondant à la voix de son maître ; et que les membres de son gouvernement ne sont pas soumis à une enquête comme l’est l’entourage de Blair à la suite du suicide de l’expert David Kelly, mis en cause dans le débat sur la menace que représentait Saddam Hussein.
Et ce qui n’arrange rien pour Blair est que ceux qui le critiquent le plus vivement sont des travaillistes, membres de son propre parti, comme son ancien ministre des Affaires étrangères, Robin Cook.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires