Les BRICS lancent la New Development Bank

Après deux ans de négociations, les Brics se sont entendus pour mettre en place la New Development Bank. Dotée de 50 milliards de dollars, le nouvel établissement entend entamer une remise en cause du contrôle exercé par les pays occidentaux sur les institutions financières internationales.

Les cinq dirigeants des Brics. De gauche à droite, Vladimir Poutine (Russie), Narendra Modi (Inde), Dilma Rousseff (Brésil), Xi Jinping (Chine) et Jacob Zuma (Afrique du Sud). © Reuters

Les cinq dirigeants des Brics. De gauche à droite, Vladimir Poutine (Russie), Narendra Modi (Inde), Dilma Rousseff (Brésil), Xi Jinping (Chine) et Jacob Zuma (Afrique du Sud). © Reuters

Publié le 16 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

À l’occasion du sixième sommet des Brics, qui se tient à Fortaleza, au Brésil, les dirigeants de ce club de cinq grands pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont entendus pour lancer une banque de développement commune. Baptisé New Development Bank (NDB), cet établissement disposera d’un capital initial de 50 milliards de dollars (10 milliards en provenance de chaque pays membre), pouvant être porté ultérieurement à 100 milliards. Chacun des membres contribuera à hauteur de 10 milliards de dollars.

Destinée au financement de travaux d’infrastructures et à des projets de développement durable, la NDB devrait commencer ses activités en 2016. Elle pourra accueillir d’autres pays, mais la part de capital détenue collectivement par les cinq membres fondateurs ne pourra pas être inférieure à 55%. En plus de la banque, un futur fonds de réserves de 100 milliards de dollars a également été mis en place. La Chine y contribuera à hauteur de 41 milliards, alors que la Russie, l’Inde et le Brésil apporteront 18 milliards chacun et l’Afrique du Sud 5 milliards.

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Les négociations ont duré deux ans et se sont prolongées jusqu’à la dernière minute, notamment en raison de la volonté de l’Inde et du Brésil de limiter l’influence de la Chine au sein de l’organisme en l’empêchant de détenir une plus grande part du capital. En compensation, c’est finalement Shanghai qui accueillera le siège de la nouvelle institution, tandis que l’Inde fournira son premier président. La Chine devrait être le dernier pays à recevoir la présidence tournante – d’une durée de cinq ans – dans une vingtaine d’années.

Un communiqué du groupe, intitulé la « Déclaration de Fortaleza », stipule également qu’un « centre régional » serait mis en place en Afrique du Sud en même temps que le siège. Le Brésil a quant à lui obtenu la direction du conseil d’administration de la banque tandis que la Russie conduira le conseil des gouverneurs. « La NDB va renforcer la coopération entre nos pays et compléter les efforts des institutions financières multilatérales et régionales pour le développement mondial », ajoute la déclaration.

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Réforme du système financier international

C’est la première concrétisation de la volonté des Brics – qui pèsent pour près de la moitié de la population mondiale et 20% du PIB mondial – de réformer le système financier international, jusqu’alors dominé par les pays occidentaux à travers le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Même si la NDB ne pourra rivaliser avec ces deux institutions – la Banque mondiale dispose d’un capital de 223 milliards de dollars – elle vient rappeler aux Américains la nécessité d’entamer les réformes qui permettraient de refléter le poids grandissant des pays émergents dans l’économie mondiale. Des réformes actuellement bloquées par le Congrès américain.

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