Tunisie : la veuve de l’ex-président Béji Caïd Essebsi est décédée
Chadlia Caïd Essebsi, veuve de l’ex-président tunisien Béji Caïd Essebsi – décédé le 25 juillet dernier – , s’est éteinte à l’âge de 83 ans, alors que sept millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire le successeur de son défunt mari.
Dans un message reprenant les formules d’usage, Hafedh Caïd Essebsi a annoncé sur les réseaux sociaux que sa mère, l’ancienne première dame Chadlia Caïd Essebsi, épouse du président disparu le 25 juillet, s’est éteinte à son tour à l’âge de 83 ans. La nouvelle a fait immédiatement le tour de Tunis aux premières heures du 15 septembre, juste avant l’ouverture des bureaux de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle anticipée.
Déterminée et élégante
Cette descendante d’une famille de notables en prise avec la politique tunisienne a été, aux côtés de son époux, témoin d’étapes majeures de l’histoire du pays, dont la construction de la Tunisie moderne post-indépendance. En dehors de manifestations officielles, elle s’était cependant gardée de se mettre en avant lors de son passage à Carthage – contrairement à ses prédécesseuses Wassila Bourguiba ou Leïla Ben Ali. Durant ses rares apparitions, elle avait marqué les esprits par son allure déterminée et son élégance – ses djebbas revisitées par des créateurs tunisiens étant un mélange remarqué de tradition et de modernité.
On se dit tout et il me demande toujours mon avis, confiait-elle au sujet de sa relation avec Béji Caïd Essebsi
Celle que l’on surnommait affectueusement Saïdouna n’en était pas moins très bien informée. « On se dit tout et il me demande toujours mon avis », confiait-elle au sujet de sa relation avec Béji Caïd Essebsi, qu’elle avait épousé en 1958. Dans l’ombre de son mari, qu’elle a suivi au gré de sa carrière d’avocat et de politicien, mais aussi de ses nombreuses affectations à l’étranger, elle était le pivot de la famille.
« C’est ce qui compte le plus pour moi », affirmait celle dont la dignité avait marqué les esprits durant la cérémonie des funérailles du chef de l’État, fin juillet dernier. Mère de quatre enfants, Khalil, Hafedh, Amel et Salwa, elle avait tenu, tout en se pliant aux obligations de son mari, à préserver les habitudes de son cocon familial et fait du petit déjeuner pris en commun un rituel quotidien, même à Carthage.
La fin d’une époque
Chadlia Caïd Essebsi, affligée par le décès de celui qui était son compagnon depuis plus de six décennies, avait été profondément émue par l’hommage national et international qui avait été rendu au président de la République lors de ses funérailles.
Selon ses proches, l’ancienne première dame avait plus récemment été affectée par la fouille au corps subie à l’aéroport de Tunis Carthage par son fils Hafedh, le 23 août, et prenait très au sérieux les menaces de poursuites judiciaires pesant sur ce dernier, représentant légal de Nidaa Tounes, parti fondé par Béji Caïd Essebsi en 2012. Craignant une escalade dans les brimades, elle s’en était ouvert en contactant directement le président français Emmanuel Macron, qui lui avait montré une sollicitude particulière aux funérailles de son époux.
Cinquante-trois jours après la disparition de Béji Caïd Essebsi, celle de sa femme semble marquer la fin d’une époque, qui sera entérinée par les résultats du vote du premier tour de la présidentielle, organisé ce dimanche 15 septembre. Un scrutin sous haute tension politique, tant l’issue et le nom des qualifiés pour la seconde manche sont incertains.
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