Palabres bruxelloises
Première réunion du conseil d’association, le 16 mai.
Le conseil d’association entre l’Algérie et l’Union européenne a tenu sa première session le 16 mai, à Bruxelles. Coprésidée par Mohamed Bedjaoui, le chef de la diplomatie algérienne, et Ursula Plassnik, son homologue autrichienne, dont le pays assure actuellement la présidence de l’UE, la rencontre a permis d’évaluer le chemin parcouru depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association, en septembre 2005.
Impressionnée par les mutations économiques dont l’Algérie est actuellement le théâtre, ainsi que par son « agenda politique positif » (les réformes en cours), Plassnik a réaffirmé le soutien européen à l’adhésion de ce pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Flattée, la délégation algérienne a néanmoins insisté sur ce qui lui paraît être la priorité de l’heure : assurer la libre circulation des personnes entre les deux entités. Bedjaoui a déploré qu’en dépit de l’entrée en vigueur de l’accord d’association, l’octroi de visas aux ressortissants algériens fasse l’objet d’injustes restrictions. Commissaire aux Relations extérieures de l’UE, Benita Ferrero-Waldner a reconnu le bien-fondé de ses doléances et estimé que « l’accord d’association fournit désormais à l’Algérie un cadre juridique » qui lui permet de demander aux Européens de faciliter l’octroi de visas à ses ressortissants. Cette déclaration intervient à la veille de l’adoption par l’UE d’un code définissant les conditions d’accès à son territoire.
Tous les aspects de la coopération pris en compte par l’accord d’association ont été passés en revue. Mais pas seulement, puisqu’il a été aussi beaucoup question d’énergie. Selon certaines indiscrétions, les Algériens souhaiteraient ne plus être de simples fournisseurs et auraient manifesté leur intérêt pour l’ouverture du marché européen de l’électricité. Les deux parties sont convenues de la nécessité d’établir un partenariat stratégique dont les contours sont actuellement négociés par les experts. Un document devrait être signé avant la fin de ce mois.
La réunion avait été précédée par un petit déjeuner de travail réunissant Bedjaoui, Ferrero-Waldner et Javier Solana, le haut représentant pour la politique extérieure et la sécurité communes. Selon le chef de la diplomatie algérienne, les échanges ont confirmé la convergence des points de vue sur la situation au Maghreb (notamment sur le dossier du Sahara occidental et le rôle qu’y jouent les Nations unies) et au Proche-Orient, ainsi que sur la prochaine rencontre, début juin à Tripoli, entre l’UE et l’Union africaine sur la question des migrations.
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