Ça patine

Publié le 22 mai 2006 Lecture : 1 minute.

En décembre dernier, à Hong Kong, la conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a accordé aux pays pauvres le droit de désigner des « produits spéciaux » non concernés par l’ouverture des frontières, prévue dans le cadre des négociations du cycle de Doha. Ce compromis, s’il entre en vigueur, tolérerait une augmentation des taxes douanières sur 20 % des produits importés. Objectifs : protéger les marchés intérieurs, garantir un revenu aux paysans du Sud et préserver les filières menacées par les importations (poulet, riz, viande ovine, céréales, lait). « C’est un bon outil face à la concurrence internationale », avait déclaré Ndiogou Fall, président du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa). Mais il restait à fixer la liste de ces produits spéciaux. Les discussions ont repris, il y a un mois, à Genève avec une évaluation de l’impact de cette mesure. Selon l’OMC, ces produits spéciaux représenteraient entre 94 % et 98,4 % de la valeur des importations dans les pays en développement. Une entorse insupportable à la libéralisation des échanges, selon l’organisation. « Je peux difficilement imaginer que 98 % des échanges puissent entrer dans cette catégorie spéciale », estime le Néo-Zélandais Crawford Falconer, le négociateur pour l’agriculture à l’OMC.
En clair, il faut rediscuter. Il n’en est pas question, répond dans un « manifeste » un groupe ad hoc réunissant les pays de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), les pays les moins avancés (PMA), ceux en développement (G33), l’Union africaine, mais aussi l’Inde, le Pakistan et la Turquie. « Ces pays dépendent de l’agriculture pour leur subsistance », souligne la déclaration. Avant de dénoncer « les intérêts de quelques pays exportateurs ».
Exemple d’importations et de leurs conséquences : plus de 600 000 tonnes de riz arrivent chaque année au Sénégal ; les producteurs locaux arrivent péniblement à écouler 150 000 tonnes qu’ils vendent à 80 F CFA le kilo, contre 125 F CFA dix ans plus tôt. Une perte de revenu en partie causée par les importations peu taxées.

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