Présidentielle en Tunisie : les six leçons du premier tour

Si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, le second tour du scrutin présidentiel devrait opposer Kaïs Saïed à Nabil Karoui. Un véritable coup de théâtre sur la scène politique tunisienne, tant il marque l’échec de la gouvernance menée par l’exécutif sortant.

La une d’un journal tunisien, au lendemain du premier tour du scrutin présidentiel à l’issue duquel les résultats partiels donnaient Kaïs Saïed et Nabil Karoui en tête. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

La une d’un journal tunisien, au lendemain du premier tour du scrutin présidentiel à l’issue duquel les résultats partiels donnaient Kaïs Saïed et Nabil Karoui en tête. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Publié le 16 septembre 2019 Lecture : 7 minutes.

S’il ne fallait retenir qu’une date autre que celle de la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier 2011, ce serait celle du premier tour de l’élection présidentielle du 15 septembre 2019. Le duel final, non encore fixé, opposera, selon les résultats préliminaires, Kaïs Saïed et Nabil Karoui. Ce coup de théâtre issu des urnes est un revers pour l’establishment politique, qui n’a pas pris en compte l’émergence de ces deux outsiders, pourtant régulièrement annoncée par les sondages depuis janvier 2019.

La victoire de deux candidats déclarés « anti-système » au second tour est aussi le symptôme de l’échec d’une gouvernance approximative et souligne l’ampleur de la fracture entre politiques et citoyens. Un véritable tsunami, qui bouleverse toutes les attentes et les prévisions, si bien que les partis devront intégrer rapidement cette nouvelle donne en vue des législatives du 6 octobre prochain. Intercalées entre les deux tours de la présidentielle, elles semblent faire partie du même processus et prennent l’allure d’un tour supplémentaire – et inédit – dans la course à Carthage.

Les politiques sont avertis : les Tunisiens, en sanctionnant la classe politique apparue depuis 2011 ainsi que celle qui l’a précédée, ont fait le 15 septembre une révolution pacifique par les urnes. Difficile dans ce cas pour les partis de survivre à une tendance forte qu’ils qualifient de « populiste », à moins de se remettre en question.

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