« Notre indépendance est irréversible »

Publié le 22 mai 2006 Lecture : 1 minute.

A 55 ans, le président Dahir Rayale Kahin est un homme peu disert sur sa propre biographie. Né non loin de Boroma au Somaliland britannique, il fut instituteur, membre des services de sécurité somaliens et diplomate en poste à Djibouti avant de rallier la mouvance indépendantiste. Gouverneur de région en 1991, vice-président en 1997, il devient chef de l’État en 2002 à la mort d’Ibrahim Mohamed Egal. Mais dès que la conversation aborde le sujet de la reconnaissance du Somaliland, cet homme plutôt distant, anglophone comme la plupart des cadres de ce pays, s’anime. « Notre indépendance est irréversible, il n’y aura pas de retour en arrière sous quelque forme que ce soit, même si nos frères du Sud retrouvent la paix – ce que je leur souhaite. Si nous devons attendre encore quinze années de plus, nous attendrons. Et nous survivrons. Connaissez-vous un seul autre pays africain qui, sans jamais recevoir 1 dollar d’aide, soit parvenu à construire un État et une nation, qui plus est au sortir d’une guerre ? L’obligation de compter sur nos propres forces nous a appris à vivre sans mendier et sans nous humilier. C’est une force qui, demain, nous servira. »
Dans son petit bureau sombre où les fauteuils sont recouverts de plastique, histoire de ne pas les user, Dahir Rayale Kahin tient absolument à profiter de la visite de Jeune Afrique pour faire passer « son » message. « À tous mes frères africains, je dis ceci : notre cause est juste, mais vous ne la connaissez pas. Aux chefs d’État : vous êtes dans l’obligation morale de nous soutenir. Soyez fiers de nous et de ce que nous faisons. Nous sommes la preuve que l’Afrique peut se prendre en main et s’en sortir seule. »

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