Manque d’ambition africaine ?

Publié le 22 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Un chiffre d’affaires record, à 21,4 milliards d’euros sur l’exercice 2005-2006 (clos fin mars), un bénéfice net de 913 millions d’euros, un trafic passager en hausse de 8,6 % Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France-KLM, a égrené les bonnes nouvelles lors de la présentation des résultats annuels, le 18 mai, à Paris. Un bilan exceptionnel obtenu dans un contexte de fort renchérissement des prix du carburant qui représentent environ un tiers du coût des vols. Air France-KLM a pu néanmoins amortir la hausse en se couvrant auprès des assurances, si bien que la facture s’est élevée à 4,4 milliards de dollards au lieu de 5,5 milliards. Le groupe investit dans sa flotte en acquérant des aéronefs moins dévoreurs d’énergie et cherche à optimiser le remplissage de ses appareils, notamment à travers une très bonne coordination des flux de passagers sur les lignes Air France et KLM. « Notre groupe a confirmé la réussite de la fusion entre les deux compagnies. Nous avons aujourd’hui un bel enfant », a commenté Jean-Cyril Spinetta. S’agissant de l’Afrique, un peu plus de 10 % de l’activité du groupe, les responsables d’Air France-KLM ont été nettement moins diserts. Aucun chiffre communiqué, hormis celui d’une hausse de 3 % de l’activité Afrique/Moyen-Orient en termes de revenus par siège au kilomètre offert (RSKO). « Il est très difficile de connaître notre part de marché alors que beaucoup de petites compagnies opèrent sur le continent, explique Pierre-Henri Gourgeon, bras droit de Spinetta. Nous sommes toutefois très présents dans les pays francophones, et maintenant anglophones avec le réseau initial de KLM. » Face à la concurrence de nouveaux transporteurs, comme Emirates et Singapore Airlines, qui multiplient les vols vers le continent, le groupe franco-néerlandais ne prévoit pas d’ouvrir de liaisons Afrique-Asie. « Il n’y a pas assez de passagers pour remplir les avions. Et nous offrons aux Africains un accès au monde entier via l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle », justifie Pierre-Henri Gourgeon. Un manque d’ambition africaine qui pourrait coûter cher dans les années à venir. À moins que le continent, peut-être pour des raisons d’image et de longues querelles « françafricaines », ne soit plus une priorité stratégique

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