Le Sénégal en trompe l’il

Publié le 22 mai 2006 Lecture : 1 minute.

« Il a des ambitions pour son pays, ce n’est tout de même pas un défaut ! plaide un proche du président. Mais sa générosité, sa naïveté dans le choix des hommes le poussent à donner des responsabilités à des médiocres. » […] Pour Abdoulaye Bathily, l’un des principaux opposants, M. Wade « est prisonnier d’une mafia qu’il a lui-même créée ». […]

La gestion de l’économie semble pâtir de ces errements. La récente multiplication des délestages électriques a malmené l’image officielle d’un « pays presque émergent ». Non moins surprenante est la façon dont la crise électrique a été provisoirement réglée par l’intervention directe du fils du président et conseiller spécial Karim Wade, dont les relations professionnelles avec les bailleurs de fonds du Golfe se sont révélées providentielles. La quasi-faillite des Industries chimiques du Sénégal (ICS) et celle de la filière de l’arachide aggravent le cas d’un pays qui végète au 157e rang sur 177 au classement du développement de l’ONU.
« Le décalage est énorme entre les discours et la réalité, analyse un haut fonctionnaire en poste à Dakar. Les bailleurs de fonds ont besoin de cette fiction. Abandonner Wade reviendrait à reconnaître que tout fiche le camp en Afrique de l’Ouest. » […]
Certes, le Sénégal, tolérant et ouvert, n’est pas la Côte d’Ivoire, se rassurent les observateurs étrangers. Les Français, aveuglés par leur relation sentimentale avec l’ancienne colonie et leurs intérêts économiques, ont davantage tendance à fermer les yeux sur les fragilités sénégalaises, dont la pauvreté persistante, masquée par un discours moderniste, reste sans doute la plus explosive.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires