Aigle Azur : l’horizon se dégage mais l’atterrissage reste indéfini

Air France et le groupe Dubreuil, qui envisageaient de déposer une offre conjointe pour Aigle Azur, ont finalement jeté l’éponge, laissant quatre candidats sur les rangs pour reprendre la compagnie aérienne en liquidation judiciaire.

Un airbus A330 d’Aigle Azur. © DR

Un airbus A330 d’Aigle Azur. © DR

Publié le 19 septembre 2019 Lecture : 3 minutes.

Placée en liquidation judiciaire ce vendredi 16 septembre, la compagnie aérienne française Aigle Azur voit s’éclaircir la liste de ses potentiels repreneurs. Après une première salve ayant réuni quatorze candidatures lundi 9 septembre, le tribunal de commerce d’Evry avait laissé jusqu’au mercredi 18 pour que ces postulants affinent leur offre. Quatre ont retenté leur chance.

Parmi ces dernières, figurent celle de deux anciens dirigeants d’Air France, Lionel Guérin et Philippe Micouleau, celle de Gérard Houa, actionnaire à hauteur de 19% d’Aigle Azur via la société Lu Azur (ces deux offres ayant reçu un avis favorable du comité d’entreprise), celle de Vueling, la compagnie low-cost du groupe IAG, et une offre en nom propre, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

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La compagnie Air France, figurait parmi les sept repreneurs potentiels qui s’étaient manifestés dans un premier temps, mais elle « n’a pas déposé de nouvelle offre (…) considérant que les conditions n’étaient pas réunies pour le faire », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Elle avait envisagé de faire une offre combinée avec le groupe Dubreuil, maison mère des compagnies Air Caraïbes et French Bee, qui a confirmé son retrait « conjointement » avec le groupe Air France.

Sursis jusqu’au 27 septembre

« L’étude de récents éléments portés à notre connaissance a révélé des problématiques nouvelles liées notamment au passif social de l’entreprise. Les montants en jeu et les risques sociaux associés à la reprise des salariés ne nous permettent plus d’envisager un plan de reprise raisonnable et économiquement viable », a précisé le groupe Dubreuil dans un communiqué.

Il a invité « les collaborateurs d’Aigle Azur qui le souhaitent à postuler selon les opportunités de recrutement en cours ou à venir ».
Le tribunal de commerce d’Evry a accordé à la compagnie en liquidation un sursis jusqu’au 27 septembre pour laisser une dernière chance aux candidats repreneurs afin de peaufiner leur offre. Il doit examiner lundi prochain les nouvelles propositions.

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Le détail des offres

La présidente du tribunal, Sonia Arrouas, avait insisté sur la « priorité » du tribunal qui est « la sauvegarde d’un maximum de salariés », soulignant la situation financière difficile de la compagnie qui accuse un « passif de 148 millions d’euros » et vraisemblablement « plus que ça parce que les comptes n’avaient pas été certifiés ».

Aigle Azur a transporté 1,88 million de passagers l’an dernier, principalement vers l’Algérie, mais aussi le Liban, le Portugal, la Russie, le Brésil ou le Mali. La compagnie emploie quelque 1 150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie.

Recentrage du réseau sur les lignes structurellement rentables en particulier l’Algérie

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L’offre de Lionel Guérin et Philippe Micouleau porte sur la « totalité du fonds de commerce » et passerait par une « holding de reprise », dont les actionnaires seront dans un premier temps Lionel Guérin et Philippe Micouleau à hauteur de 30%, et une société de droit espagnol, DFO oil product, à hauteur de 70%, et les salariés « dans la limite de 20% » dans un second temps, selon l’offre de reprise consultée par l’AFP.

Cette dernière est aussi conditionnée à « l’obtention d’un prêt participatif de 15 millions d’euros auprès de l’État » et prévoit « un recentrage du réseau sur les lignes structurellement rentables, en particulier l’Algérie ». Sur le volet social, l’offre de MM. Guérin et Micouleau propose de reprendre 787 salariés dont 526 en France et 261 en contrat à durée indéterminé en Algérie.

Vueling propose de son côté de reprendre le contrat de location d’un A320-200 et les 2 184 créneaux horaires de jour attribués à Aigle Azur à l’aéroport d’Orly, ainsi que l’ensemble des 231 horaires de nuit qui lui sont attribués à Paris-Charles de Gaulle, selon l’AFP.

Sur le plan social, la filiale du groupe IAG garderait huit copilotes et seize hôtesses ou stewards « selon les conditions actuellement applicables au sein de la low-cost ».

Les créneaux aéroportuaires, correspondant à une heure et une date précise de décollage ou d’atterrissage, sont particulièrement convoités par les compagnies aériennes à l’aéroport d’Orly où leur nombre est plafonné à 250 000 par an. Aigle Azur en disposait de 9 800.

L’offre présentée par Lu Azur prévoit la reprise de 90% de la flotte actuelle et 87% des employés et un financement de 30,4 millions d’euros, dont la moité provenant de M. Houa.

Aucune information n’a pu être obtenue dans l’immédiat sur la quatrième offre.

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