Afro-optimisme

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, la croissance du continent progressera de 5,8 % en 2006 et de 5,5 % en 2007.

Publié le 22 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Avec une croissance proche de 5 % en 2005, « l’avenir en Afrique semble plus favorable qu’il ne l’a été depuis longtemps », constate le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui a rendu public, le 16 mai, son rapport intitulé « Perspectives économiques en Afrique 2005-2006 »*. Amorcée il y a trois ans, cette embellie a permis de faire progresser le revenu par habitant de 3 % en un an. Elle est à mettre sur le compte de la croissance mondiale, de la flambée du pétrole, de la forte demande de matières premières, de l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) en Afrique, qui a atteint 29 milliards de dollars en 2004, et des bons résultats obtenus par les politiques macroéconomiques menées ici et là – solde budgétaire positif (2,1 % du PIB), excédent du commerce extérieur (6,3 % du PIB) et faible inflation. L’embellie devrait durer puisque le rapport prévoit 5,8 % de croissance en 2006 et 5,5 % en 2007.
Trente pays ont été étudiés à la loupe, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD). Si les cours pétroliers constituent « une chance historique », les auteurs du rapport posent toutefois la question d’un « continent à deux vitesses ». D’un côté, les pays exportateurs, « qui doivent gérer rationnellement cette manne ». De l’autre, les pays importateurs, qui pâtissent du renchérissement des hydrocarbures.
L’OCDE utilise par ailleurs un « indicateur des troubles politiques » qui l’incite à conclure à une amélioration d’ensemble de la bonne gouvernance et de la stabilité des États. « N’étant pas un bailleur de fonds, nous sommes totalement neutres dans nos analyses et recommandations, déclare Colm Foy, du Centre de développement. Nous réalisons un travail unique et nous apportons la preuve que l’Afrique est sur une bonne dynamique. » À condition que le Nord poursuive et accentue ses efforts en matière d’aide et d’annulation de la dette. Et que l’Afrique puisse profiter de la mondialisation et accéder librement au marché. On sait que c’est encore loin d’être le cas, les dossiers du coton et des subventions agricoles versées par les pays riches étant, à cet égard, symptomatiques.
L’OCDE apporte enfin, dans ce rapport, un éclairage intéressant sur le rôle déterminant des infrastructures dans la lutte contre la pauvreté et pour l’amélioration de la compétitivité africaine. Or le continent ne bénéficie que de 27 % de l’APD destinée aux transports, contre 59 % pour l’Asie. À l’évidence, les grandes puissances privilégient leurs routes commerciales vers l’immense marché chinois !

* En partie disponible sur le site http://www.oecd.org

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