Yossi Beilin, opposant numéro un

Publié le 23 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

Tandis que les dirigeants travaillistes, Shimon Pérès en tête, persistent à s’interroger sur leur participation à un gouvernement d’Ariel Sharon, éventuellement coupé de son aile droite, une véritable opposition au désastreux règne du Likoud commence à s’organiser dans l’État hébreu. Principal architecte israélien de l’Accord de Genève, Yossi Beilin a été élu, le 16 mars, président du nouveau parti Yahad (« Ensemble »), né de la fusion de son propre groupe, Shahar (« Aube »), qu’il avait créé en quittant le Labour, avec le Meretz, authentique parti de la gauche.
L’événement est doublement significatif. D’abord, en raison de la personnalité
exceptionnelle de Beilin. Ensuite, parce qu’il a obtenu 54 % des voix, contre 46 % au député du Meretz Ran Cohen. Or Beilin avait surtout axé sa campagne sur la politique étrangère et la solution du conflit israélo-palestinien, tandis que son concurrent mettait plutôt en avant ses propositions d’ordre social. C’est donc, enfin ! le problème de la paix qui va se retrouver au premier plan du débat politique en Israël.
À l’heure où le Premier ministre dit ou laisse dire tout et son contraire sur son plan de désengagement de la bande de Gaza qui se traduit surtout, jusqu’ici, par des incursions meurtrières , il est révélateur d’apprendre que Yossi Beilin a obtenu ses meilleurs résultats dans les grandes villes, notamment Tel-Aviv, et les cités arabes. Un tiers environ des électeurs du Yahad, au nombre de 21 000 (dont 70 % ont participé au scrutin)
résident dans les kibboutz. Le nouveau président s’est défendu, néanmoins, de vouloir utiliser l’initiative de Genève comme une plate-forme personnelle. « Genève n’est pas mon
affaire privée, a-t-il déclaré, mais il peut stimuler Yahad, notre nouveau parti. » Il a
déjà, en tout cas, reçu le soutien de Yossi Sarid, l’ex-président du Meretz, qui avait quitté la direction du parti après son échec aux dernières élections législatives : « Je souhaite de tout cur le succès de Yossi Beilin et j’espère que Meretz-Yahad redécollera
grâce à ses efforts. » Le fait est que le Meretz, dont la représentation parlementaire
a été réduite à six sièges, a eu du mal, depuis, à organiser une opposition combattante : un rôle que le Parti travailliste a renoncé à remplir depuis longtemps.

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