Ghana : les autorités ont-elles déjoué une tentative de coup d’État ?

Le ministère ghanéen de l’Information a annoncé lundi que les forces de sécurité ghanéennes avaient déjoué une tentative de déstabilisation. Trois personnes ont été arrêtées. Des militaires seraient impliquées.

Nana Akufo-Addo lors d’une visite d’État au Japon, le 11 décembre 2018 © Shohei Izumi/AP/SIPA

Nana Akufo-Addo lors d’une visite d’État au Japon, le 11 décembre 2018 © Shohei Izumi/AP/SIPA

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Publié le 24 septembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Selon le communiqué rendu public, lundi 23 septembre, par le ministre ghanéen de l’Information, Kodjo Oppong Nkrumah, une vaste opération a été menée, le 20 septembre, par plusieurs entités des forces de sécurité. Elle a entraîné l’arrestation de trois personnes – le Dr. Frederick Yao Mac-Palm, Ezor Kafui (un fabriquant d’armes) et Bright Allan Debrah Ofosu -, suspectées d’avoir élaboré « un complot visant la présidence dont le but ultime était de déstabiliser le pays ». Leur arrestation est le fruit de « 15 mois de surveillance ».

Tout commence en juin 2018. Les services de renseignements s’intéressent alors aux activités du docteur Mac-Palm et d’Allan Ofosu, lesquels organisent une série de rencontres suspectes. Entre juin et août 2018, le dernier cité contacte « un certain nombre de militaires en service » et tente de « les convaincre d’élaborer et d’exécuter un complot visant à obtenir des armes, à prendre le contrôle d’installations clés et à obtenir des fonds en vue de prendre le pouvoir », écrivent les autorités.

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Les trois suspects auraient ensuite formé un groupe afin de mobiliser la jeunesse et se seraient procurés de quoi fabriquer des armes et des IED, engin explosif improvisé. Ils étaient également sur le point d’acheter dix AK 47. Enfin, dans la nuit du 19 septembre, « le docteur Mac-Palm, Ezor Kafui et un soldat se seraient rendus dans une zone proche d’une plage (d’Accra) pour tester ces armes fabriquées localement », explique le ministre de l’Information. Ils seront arrêtés le lendemain.

Les autorités assurent avoir en leur possession des preuves – audio, vidéo et matérielles -, permettant de corroborer leurs accusations.

Des doutes au sein de l’opposition

Et à un an de l’élection présidentielle, ces révélations ont évidemment provoqué de nombreuses réactions. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont exprimé leurs doutes quant à la capacité de ces trois hommes de renverser le pouvoir.

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Plusieurs membres de l’opposition ont d’ailleurs accusé le gouvernement d’avoir exagéré l’incident. « Est-ce que l’on peut pénétrer à la présidence si facilement ? », s’est interrogé Kwame Jantuah, un député du Parti de la convention du peuple (CPP, l’ancienne formation de Kwame Nkrumah). « C’est très surprenant. Je pensais que le Ghana était à l’abri des coups d’État », a déclaré James Agalga, un député du Congrès national démocratie (NDC, le principal parti d’opposition).

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Au Ghana, le dernier coup d’État remonte au 31 décembre 1981. Il fut l’oeuvre d’un capitaine d’aviation nommé Jerry John Rawlings. Celui-ci n’en était pas à son coup d’essai. Il avait déjà renversé le pouvoir en juin 1979 avant de le transmettre à un gouvernement civil. Le Ghana traversait alors une période particulièrement instable.

Après 1981, Jerry Rwalings fut lui-même la cible de deux tentatives de coup d’État. Sans doute est-ce pour cela que son pouvoir fut, dans un premier temps, très répressif. Rawlings rétablira le multipartisme en 1990, et le Ghana fait, depuis, figure d’exemple démocratique en Afrique de l’Ouest.

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