Présidentielle en Tunisie : pourquoi Ennahdha soutient Kaïs Saïed pour le second tour
Une semaine après le premier tour de l’élection présidentielle, la Choura d’Ennahdha – le conseil consultatif du parti islamiste – a annoncé son soutien à Kaïs Saïed, le candidat arrivé en tête. Quelle stratégie sous-tend cette décision ? Analyse.
Cette prise de position était très attendue après l’échec de la formation de porter à Carthage son propre candidat, Abdelfattah Mourou – une première pour le parti, qui ne s’était jamais frotté au scrutin présidentiel et centrait son influence sur l’Assemblée, en étant le plus important promoteur du régime semi-parlementaire adopté par la Tunisie en 2014. L’appui apporté à Kaïs Saïed, un indépendant qui refuse le soutien des partis, était probable, bien qu’Ennahdha se soit abstenu de choisir ouvertement un candidat lors du scrutin présidentiel de 2014.
Ennahdha, par cette décision de la Choura, se prononce publiquement sur la bataille du second tour. Les observateurs se souviennent que Rached Ghannouchi, le président de la formation, évoquant il y a quelques mois l’élection présidentielle, avait assuré qu’Ennahdha cherchait son « oiseau rare ». La formation au référentiel islamique estime désormais que Kaïs Saïed est son candidat désigné.
« Nous n’avions pas le choix, explique à Jeune Afrique Samir Dilou, député et ex-directeur de campagne d’Abdelfattah Mourou. Ces élections sont un peu spéciales. Le contexte est inédit, puisqu’il n’y a pas eu de tractations préalables pour le report de voix. Finalement, ne pas choisir serait revenu à faire un choix. Nous avons préféré soutenir un homme, mais pas un programme. »
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus – Politique
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- La justice sénégalaise fait reporter l’inhumation de Mamadou Moustapha Ba, évoquan...
- Les sextapes de Bello font le buzz au-delà de la Guinée équatoriale
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Une « nouvelle conception de l’autorité » : Mohamed Mhidia, un wali providentiel à...