Leçons de diète méditerranéenne à Barcelone
Publié le 23 mars 2004 Lecture : 2 minutes.
Apeine fermées (dans une ambiance minée par les attentats de Madrid), les portes d’Alimentaria, l’un des plus grands salons du monde de l’alimentaire qui se tient tous les deux ans à Barcelone, les bilans sont mitigés. Certes, les 4 000 exposants ont reçu
près de 150 000 visiteurs, mais, d’une part, les deux derniers jours, l’ambiance n’y était
pas, d’autre part, l’ambition des organisateurs de faire de Barcelone la capitale alimentaire du Bassin méditerranéen n’a pas été entièrement atteinte. Les stands des
pays du Maghreb étaient réduits à leur minimum, ou presque : une douzaine d’exposants pour le Maroc qui présentait essentiellement des huiles d’olive et d’argan, des fruits
frais et des spécialités de la mer très hispaniques comme les boquerones (anchois marinés) ; encore moins pour la Tunisie, qui ne montrait guère que des dattes et des
huiles d’olive de gammes courantes. Poursuivant le tour de cette Méditerranée gourmande, on remarquait l’Italie, qui insistait surtout sur les produits du Sud avec nombre de
mozzarella de buffala et encore plus de limoncello (liqueur de citron originaire de Sorrente). Quelques pâtes, un agréable pesto à la truffe… et voilà ! La Grèce se faisait encore plus discrète : poulpes, olives, tarama… Quant à la France, elle rappelait avec gourmandise et un joli livre de recettes de chefs espagnols faisant appel au tubercule exquis intitulé « Patatas a la carta » que les habitants de la péninsule Ibérique sont de gros consommateurs de nos pommes de terre de Champagne et de Picardie. Mais pas grand-chose concernant nos cuisines provençale et languedocienne. Pas
de Turquie, ni d’Israël, ni de Liban, Égypte et autres pays qui font aussi la culture gourmande méditerranéenne. Reste l’Espagne, qui tirait joliment la couverture avec un beau pavillon de ses provinces et un intéressant salon de l’huile d’olive, exclusivement hispanique, malheureusement. Reste aussi le congrès de la Diète méditerranéenne avec les multiples discours et interventions de chefs étoilés dont la star Ferran Adria, baptisé l’été dernier meilleur chef du monde par le New York Times et Le Monde traitant tous le sujet avec une emphase presque extatique. Mais pour qu’Alimentaria devienne vraiment le haut lieu de l’alimentation méditerranéenne, il va falloir que les organisateurs se
tournent vers le Sud et l’Est, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Du travail pour le prochain salon, dans deux ans !
