L’eau sans concession

Publié le 22 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

« Bi-Water nous a menés en bateau. La société britannique a remis en question les termes du contrat. » C’est en ces termes peu amènes que le ministre congolais (Brazzaville) des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique, Philippe Mvouo, a annoncé, le 22 mars, la probable suspension du processus de privatisation de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE). « Nous avons constaté que Bi-Water ne peut pas conduire ce projet, a poursuivi le ministre. Et nous allons vers la dénonciation du contrat parce que cette entreprise nous fait perdre notre temps. »
Le 23 janvier 2002, la compagnie britannique avait été retenue comme adjudicataire de la SNDE. Bi-Water avait soumissionné pour la reprise de la SNDE en même temps que les sociétés françaises Saur International et Vivendi Water, mais l’opérateur britannique avait alors fait la meilleure offre technique et financière. Lors du dépouillement des offres, un représentant de Bi-Water s’était notamment engagé à ne pas licencier d’employés dans le cas où elle serait retenue.
Bi-Water et le gouvernement congolais s’étaient mis d’accord pour qu’une période de transition de dix-huit mois soit instaurée avant la mise en concession effective de la SNDE, période au cours de laquelle la partie congolaise devait assurer la direction générale de la SNDE, Bi-Water étant en charge des aspects financiers, techniques et sociaux.

Secteur d’activité très prisé par les multinationales, la distribution des eaux a également fait l’objet d’une tentative de privatisation infructueuse au Cameroun, où la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec) cherche à nouveau un repreneur. Adjugée de manière provisoire au groupe Ondéo Services en mai 2000, la Snec a échappé à l’opérateur français, les négociations entre le repreneur potentiel et l’État camerounais ayant finalement échoué. Longtemps suspendu, le processus est aujourd’hui relancé. Le ministre camerounais des Finances et du Budget, Michel Meva’a M’eboutou, a lancé, le 5 janvier, la procédure de recrutement d’un consultant chargé d’appuyer le gouvernement dans l’élaboration d’une nouvelle stratégie de privatisation. Celle-ci doit permettre d’aboutir à la sélection d’un repreneur pour la mise en concession du réseau de distribution d’eau potable. Les candidats sont dans les starting-blocks.

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