Présidentielle en Tunisie : s’il est élu, Kaïs Saïed pourra-t-il tenir ses promesses ?

Kaïs Saïed, arrivé en tête du premier tour de la présidentielle, intrigue. Régulièrement décrit comme un candidat intègre, honnête et « propre », l’homme et son programme n’en interrogent pas moins nombre de Tunisiens, qui hésitent à voter pour lui au second tour. Ses promesses pourraient-elles résister à l’épreuve de la réalité ?

Kaïs Saïed à son quartier général à Tunis, mardi 17 septembre 2019 après la proclamation officielle des résultats le donnant en tête du premier tour de l’élection présidentielle. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Kaïs Saïed à son quartier général à Tunis, mardi 17 septembre 2019 après la proclamation officielle des résultats le donnant en tête du premier tour de l’élection présidentielle. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

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Publié le 26 septembre 2019 Lecture : 4 minutes.

« Il est correct. Dès qu’il a annoncé sa candidature, nous l’avons soutenu », explique Sofian Cheikh, entrepreneur de 37 ans que Jeune Afrique a rencontré à Sfax, deuxième ville du pays, où Kaïs Saïed a largement remporté le premier tour de l’élection présidentielle.

« Ça se voit qu’il a des idées. C’est un professeur, pas un voleur », renchérit Mohamed Loumi, 42 ans, également entrepreneur. « Avec Nabil Karoui [son rival au second tour], rien ne changerait, […] tandis que Saïed, lui, veut reprendre l’argent des hommes d’affaires qui ont volé le pays pour créer des projets comme des écoles et des hôpitaux », enchaînent les deux hommes, qui se sont activé ces dernières semaines dans leur quartier pour soutenir le chargé de cours à la retraite. 

Discours « utopiste »

Le candidat arrivé en tête s’est positionné en garant de l’esprit de la révolution. Au menu : lutte contre la corruption, justice et représentativité pour tous. « Je propose tout simplement une autre manière de voir et une autre organisation politico-administrative, explique Kaïs Saïed à Jeune Afrique, après sa victoire du 15 septembre. J’insiste sur les instruments juridiques en mesure de permettre au peuple de s’exprimer, car les jeunes ont leur programme. Il faut que l’élu soit toujours responsable devant ses électeurs, et que celui qui a été marginalisé devienne un acteur au niveau local puis régional. »

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