Haïti : quel coup d’État ?

Publié le 22 mars 2004 Lecture : 1 minute.

« S’agissant du départ de Jean-Bertrand Aristide, on ne peut pas parler de coup d’État. C’est la menace d’une guerre civile généralisée qui a conduit l’ancien président haïtien à démissionner. Lui-même, dans sa lettre de démission rédigée en créole, parle de la nécessité d’éviter un bain de sang. Il n’y avait plus d’État, plus de Parlement, plus de police, plus de justice… Des milices s’étaient substituées aux forces de l’ordre, les violations des droits de l’homme étaient quasi quotidiennes, la corruption et les trafics en tout genre proliféraient, et la moitié nord du pays venait, en quelques jours, de tomber sous la coupe de bandes armées qui se préparaient à s’emparer de Port-au-Prince. Bref, nous étions au bord de l’anarchie et le président Aristide n’était plus en mesure d’arrêter cet engrenage. Devions-nous rester les bras croisés et nous abstenir de porter secours à ce peuple en danger ? La France, les États-Unis et le Canada, en particulier, sont donc intervenus dans le cadre de la résolution 1529 du Conseil de sécurité des Nations unies, en date du 29 février. À contrecoeur, sans doute, Jean-Bertrand Aristide a fini par rejoindre nos conclusions. Le fait d’avoir été démocratiquement élu n’exonère pas un pouvoir de ses responsabilités à l’égard de sa population. Or Aristide n’était plus en mesure de faire face à la situation. Quant aux plaintes qu’il s’apprêtait, dit-on, à déposer contre tel ou tel à propos des circonstances de son départ, elles ne me paraissent pas reposer sur des motifs sérieux. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires