Aigle Azur : aucune offre de reprise retenue, fin d’activité ce vendredi à minuit
Le tribunal de commerce d’Évry n’a retenu vendredi « aucune des offres de reprise » de la compagnie aérienne Aigle Azur placée en liquidation judiciaire, dont l’activité se terminera ce vendredi à minuit, laissant derrière elle 800 employés en France, 350 en Algérie, et 9 800 créneaux horaires à attribuer.
« Aucune solution pérenne n’a été proposée par les candidats repreneurs », explique la présidente, déplorant « les désistements ou les absences d’offres concrètes, l’absence de moyens financiers des candidats crédibles », « l’indétermination de la provenance des fonds » ou encore « l’irrecevabilité de certaines propositions ».
« Cette décision est difficile car tout avait été mis en œuvre pour sauver les salariés », regrette encore la présidente du tribunal de commerce.
Aigle Azur emploie quelque 1 150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie. La compagnie, dont les 11 avions ne volent plus depuis le 7 septembre, avait été placée en liquidation judiciaire le 16 septembre avec poursuite d’activité jusqu’à ce vendredi.
Un passif de 148 millions d’euros
Plus tôt dans la journée, des représentants de plusieurs syndicats professionnels avaient appelé dans un communiqué l’État français à accorder un « prêt relais d’environ 35 millions d’euros pour sauver » la compagnie, qui accuse un « passif de 148 millions d’euros ».
« La liquidation toute proche d’Aigle Azur constituerait un gâchis immense », argumentaient-ils, renvoyant à l’exemple de la compagnie allemande Condor, filiale du voyagiste britannique en faillite Thomas Cook, qui a obtenu mardi un prêt relais garanti par l’État allemand de 380 millions d’euros, lui permettant de continuer à voler.
9 800 créneaux horaires à attribuer
Deux offres de reprise étaient étudiées par le tribunal de commerce d’Évry depuis plusieurs jours, l’une émanant de deux anciens responsables d’Air France, Lionel Guérin et Philippe Micouleau, conditionnée à l’obtention d’un prêt participatif de 15 millions d’euros auprès de l’État, l’autre présentée par Lu Azur, actionnaire minoritaire d’Aigle Azur à hauteur de 19%.
Puisqu’aucune d’entre elles n’a donné satisfaction à la justice française, il reste désormais à attribuer les 9 800 créneaux horaires et les droit de trafic que détenaient jusqu’alors Aigle Azur, qui sont aujourd’hui très convoités par les compagnies concurrentes. La deuxième compagnie aérienne française disparaît ainsi après 73 ans d’existence.
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