[Édito] Yémen : la guerre par procuration de Mohamed Ben Salman

Mohamed Ben Salman (MBS) le prince héritier saoudien, a-t-il lu Sun Tzu ? Faire mener sa guerre par les autres est l’un des principes enseignés par maître Sun, et c’est exactement ce qu’il fait au Yémen.

Un enfant dans un camp de déplacés en bordure de Sanaa, au Yémen, le 8 juin 2016 (image d’illustration). © Hani Mohammed/AP/SIPA

Un enfant dans un camp de déplacés en bordure de Sanaa, au Yémen, le 8 juin 2016 (image d’illustration). © Hani Mohammed/AP/SIPA

FRANCOIS-SOUDAN_2024

Publié le 30 septembre 2019 Lecture : 4 minutes.

Quatre ans et six mois. Depuis le 26 mars 2015, la guerre du Yémen vomit son lot d’images que l’on efface avant de s’endormir d’un sommeil sans rêves. Groupes d’enfants aux visages bréneux jouant avec des carcasses de rats morts dans les décombres de leur gourbi. Corps ulcéreux d’adultes usés par la misère et la disette. Ultimes spasmes de vieillards rongés par la vermine et comme éviscérés par le choléra. Et ces fosses communes près du port d’Al Hodeïda, gorgées d’insectes et parcourues de chiens errants, où l’on ne peut plus mettre un coup de pelle sans déterrer un cadavre.

De cette sale guerre, on connaît les protagonistes : les rebelles zaydites houthis soutenus par l’Iran, d’un côté, et ce qui reste des forces loyales au président Mansour Hadi, porté à bout de bras par une « coalition arabe » (en réalité saoudo-émiratie), de l’autre. On en connaît aussi les résultats : 90 % de la population en état d’urgence alimentaire, près de 100 000 morts, un bourbier sanglant. Mais toujours pas de quoi faire appareiller le monde de ses rivages léthargiques.

Bien s’informer, mieux décider

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