Égypte : le festival d’El Gouna couronne le renouveau du cinéma soudanais

Lors de la troisième édition du festival d’El Gouna, qui s’est déroulée du 19 au 27 septembre en Égypte, deux films venus du Soudan – un documentaire et une fiction – ont reçu le premier prix. L’occasion de mettre en avant la renaissance de pays à la riche histoire cinématographique.

Cérémonie de clôture du festival. © El Gouna Film Festival

Cérémonie de clôture du festival. © El Gouna Film Festival

Renaud de Rochebrune

Publié le 30 septembre 2019 Lecture : 3 minutes.

La troisième édition du festival d’El Gouna, sur les rives de la Mer rouge en Égypte a mis le cinéma soudanais à l’honneur. Le palmarès des sections compétitives, dévoilé au cours d’une cérémonie qui réunissait plus de 500 professionnels du cinéma, a consacré la renaissance d’un cinéma jusqu’ici en état de profonde léthargie.

Ce sont en effet deux films venus du Soudan, une fiction et un documentaire, qui se sont vu décerner par le jury – en présence de l’acteur américain Steven Seagal -, le premier prix dans les deux sections phares du festival.

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Tu mourras à vingt ans, un scénario bien ficelé

Au sein d’une sélection comprenant plusieurs films présents à Cannes et Venise, c’est ainsi que le premier long métrage du Soudanais Amjad Abu Alala, Tu mourras à vingt ans, qui a triomphé, remportant l’Étoile d’or et la récompense de 50 000 dollars, dans la catégorie des fictions.

Un jeune Soudanais condamné à ne vivre que jusqu’à l’âge de vingt ans

Racontant chronologiquement l’histoire d’un jeune Soudanais « condamné » par la prophétie d’un religieux à ne vivre que jusqu’à l’âge de vingt ans, ce film ne bénéficie pas d’une réalisation particulièrement originale mais captive par la beauté de ses images et son scénario bien ficelé. La remise du prix a donné l’occasion au cinéaste primé d’annoncer qu’il entendait œuvrer au développement d’une industrie du cinéma dans son pays.

Quant au reste du palmarès, l’Étoile d’argent est venue récompenser le réalisateur polonais confirmé Jan Komasa pour Corpus Christi, le récit de l’éveil spirituel d’un jeune homme emprisonné.

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L’Étoile de bronze a pour sa part été attribuée à la cinéaste marocaine Maryam Touzani, déjà remarquée pour sa participation au scénario et sa performance d’actrice dans les derniers films de son mari Nabil Ayouch. Avec Adam, elle évoque avec compassion, sans tomber dans le pathos, le sort difficile d’une jeune femme enceinte, mais non mariée, qui cherche désespérément à s’en sortir dans un pays où sa situation risque de l’obliger à enfreindre la loi.

Talking about trees, relancer le cinéma au Soudan

Du côté de la catégorie des documentaires, c’est donc une autre oeuvre venue du Soudan qui a reçu l’Étoile d’or ainsi qu’une dotation de 30 000 dollars. Le premier long métrage de Suhaib Gasmelbari, Talking about trees, suit, caméra au poing, le combat de quatre vieux cinéastes de Khartoum, de retour d’exil, qui entendent faire revivre le septième art dans leur pays.

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L’Étoile d’argent a été remise à l’espoir du cinéma algérien Hassen Ferhani, réalisateur en 2015 du très remarqué Dans ma tête un rond-point, pour son film 143 rue du Sahara. Un documentaire qui dresse le portrait de la vieille Malika qui dirige un café pour routiers en plein désert au bord de la route Alger-Tamanrasset.

Des premiers films récompensés

Parmi les autres prix décernés à El Gouna, le prix d’interprétation féminine a été remis à la star tunisienne Hend Sabri pour son rôle dans Noura Rêve, celui d’une femme du peuple qui rencontre l’amour de sa vie alors que son mari est en prison. Le prix de le critique internationale a pour sa part récompensé 1982, le film attachant du Libanais Oualid Mouaness qui raconte une histoire d’amour entre deux enfants à Beyrouth lors de l’invasion de leur pays par l’armée israélienne.

Enfin, c’est à Papicha de l’Algérienne Mounia Meddour et à Ibrahim, un destin à définir de la Palestinienne Lina Alabed qu’ont été décernés respectivement les prix de la meilleure fiction et du meilleur documentaire issus du monde arabe.

Au total, le palmarès qui ne pouvait que satisfaire les organisateurs du festival d’El Gouna, beaucoup de premiers films ayant été récompensés tout en mettant en valeur des sujets humanistes. Une manière d’illustrer à la perfection le slogan du festival : « Un cinéma pour l’humanité ».

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