Congo : le dirigeant d’Eni et son épouse suspectés de conflit d’intérêts

Le PDG italien du groupe pétrolier Eni et son épouse congolaise sont ciblés par une enquête pour conflit d’intérêts dans le cadre de partenariats pour des contrats pétroliers en République du Congo.

Exploitation d’hydrocarbure à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, en février 2011. © Antonin Borgeaud /JA

Exploitation d’hydrocarbure à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, en février 2011. © Antonin Borgeaud /JA

Publié le 30 septembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Le groupe pétrolier et gazier italien Eni a déclaré jeudi 26 septembre que Claudio Descalzi, son directeur général, faisait l’objet d’une enquête pour conflit d’intérêts concernant des transactions au Congo.

La justice italienne lui reproche de ne pas avoir divulgué certains détails sur les relations entre la filiale d’Eni au Congo, et la société Petroservice, active dans le pays, dont Magdalena Ingoba, l’épouse de Claudio Descalzi, serait l’une des responsables. Cette dernière fait aussi l’objet d’une enquête, affirme l’agence de presse Reuters, qui explique avoir eu accès aux documents de l’accusation.

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Perquisitions aux domiciles du couple

L’enquête concerne des soupçons de corruption et des accords signés de 2009 à 2015 par la filiale congolaise d’Eni et le ministère des Hydrocarbures du pays, pour des permis d’exploration et de production, ainsi que les partenaires choisis par Eni pour la réalisation de ces contrats. Dans ce cadre, Petroservice a bénéficié de 105 millions de dollars de contrats avec le groupe italien entre 2012 à 2017, un montant que Eni avait communiqué à ses actionnaires l’an passé.

Le même jeudi 26 septembre, des mandats de perquisition visant les domiciles du couple en Italie ont été émis, alors que Claudio Descalzi récusait des accusations « sans fondement », indique un communiqué publié par Eni. « Les transactions entre Eni Congo et le groupe Petroservice n’ont jamais fait l’objet de mes évaluations ni de mes décisions car elles n’ont aucun lien avec mon rôle », explique-t-il.

Le groupe italien assure par ailleurs que des études confiées aussi bien à ses propres organes de contrôles qu’à des consultants indépendants « ont exclu toute violation ou conduite pouvant favoriser ou nuire à Eni, visant à favoriser un fournisseur adjudicataire de services, en particulier Petroservice ».

Claudio Descalzi figure aussi parmi les accusés dans une affaire de corruption au Nigeria

Pour sa part, Magdalena Ingoba n’était pas joignable pour commenter les accusations qui la concernent, rapporte l’agence Reuters. Son ancienne avocate, Nadia Alecci, a indiqué aux journalistes qu’elle se trouvait au Japon.

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Claudio Descalzi, PDG d’Eni depuis 2014 après avoir dirigé différente filiales de la compagnie notamment au Congo et au Nigeria, figure aussi parmi les accusés dans une affaire de corruption au Nigeria, pour l’achat d’un champ pétrolifère géant d’une valeur de 1,3 milliard de dollars.

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