Privilégier l’apprentissage

Le gouvernement doit accroître le taux de scolarisation dès le primaire. Et faire face au boom des écoles privées dans le supérieur.

Publié le 23 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Avec un taux de scolarisation de 66 % dans le primaire et 15 % dans le secondaire, selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le Sénégal a accumulé un gros retard en matière de politique éducative. Le taux d’alphabétisation serait seulement de 40 %. Afin de résorber cette situation, le gouvernement a lancé avec l’aide de la Banque mondiale un projet « Éducation pour tous » dans le cadre du Programme décennal de l’éducation et de la formation (PDEF). L’objectif est de multiplier le taux de scolarisation global par deux en 2009 et de faire baisser sensiblement le nombre de redoublements. Le projet vise aussi à ce qu’au moins 75 % des élèves des écoles élémentaires aient un niveau acceptable en lecture, langage, calcul et sciences.
Par ailleurs, l’Éducation fait partie des quatre ministères « pilotes » avec la Santé, l’Environnement et la Justice. Dans la loi de finances 2006, l’Éducation (du primaire au supérieur) représentait près de 40 % des dépenses de l’État, sur un total de 1 360 milliards de F CFA.
« Des écoles ont été construites ces dernières années, mais il faut à présent améliorer la formation des professeurs », réclame Amadou Diaw, le président de l’Institut supérieur de management (ISM). Cette business school privée, la première au Sénégal, a été créée en 1992 et vient d’inaugurer ses nouveaux locaux dans le quartier du Point E à Dakar. « On a commencé avec 25 étudiants. Aujourd’hui, ils sont 3 000, dont 40 % en provenance de l’étranger », précise cet entrepreneur qui multiplie les partenariats avec des écoles supérieures aux États-Unis, en France et en Chine. Avec une centaine d’enseignants, les matières proposées sont nombreuses : finances, marketing, ressources humaines, qualité, management, informatique, droit des affaires, sociologie, langues, tourisme. Le cursus licence, maîtrise, doctorat (LMD) est conforme aux standards internationaux. L’inscription pour une année s’élève à 1 million de F CFA, mais pour les bacheliers les plus méritants, les frais de scolarité sont totalement pris en charge par l’école. Tchotcha a eu cette chance. Après avoir obtenu un bac gestion à Lomé avec une mention bien, cette jeune togolaise de 17 ans prépare un concours d’entrée à HEC Paris. « L’université togolaise n’est pas assez performante », explique-t-elle pour justifier son arrivée à Dakar.
« Nous proposons des formations en fonction du marché du travail », précise Amadou Diaw, qui a ouvert des antennes à Saint-Louis, Thiès, Mbour, Kaolack et Ziguinchor. L’ISM revendique un taux d’activité de 95 % dès l’obtention du diplôme. À l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, la première année de droit compte plus de 7 000 étudiants ! Le Sénégal dénombre au total plus de 60 000 étudiants, contre 25 000 il y a 15 ans. Plus de 16 000 sont inscrits dans des écoles privées. Ce secteur en pleine explosion profite d’une population jeune mais le marché de l’emploi a du mal à absorber cette nouvelle main-d’uvre diplômée. « À l’avenir, il faudra se tourner vers les formations techniques en privilégiant l’apprentissage », estime Amadou Diaw.

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