Algérie : interpellée, la députée française Mathilde Panot a finalement quitté Alger

La députée française Mathilde Panot était en Algérie depuis dimanche avec son suppléant Mourad Tagzout pour « rencontrer les acteurs et actrices du mouvement populaire ».

La députée française Mathilde Panot. © Facebook

La députée française Mathilde Panot. © Facebook

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Publié le 2 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

La députée Mathilde Panot, vice-présidente du groupe parlementaire de La France insoumise – le mouvement de gauche fondé par Jean-Luc Mélenchon – , et sa délégation, vont finalement rentrer en France « suite à l’intervention du ministre des Affaires Étrangères Jean-Yves Le Drian », a fait savoir mercredi après-midi son parti. Plus tôt dans la journée, un collaborateur de l’intéressée confiait à Jeune Afrique : « Mathilde pense qu’elle va être expulsée. »

Interpellée la veille à Béjaïa, l’élue avait été placée pendant plusieurs heures en séjour surveillé dans la capitale, Alger, « sans connaître les intentions pour la suite de ceux qui les ont contraints à ce retour sous escorte ». Son arrestation a suscité l’émoi d’une partie de la classe politique française. Le député communiste Pierre Dharréville a ainsi exhorté « le gouvernement [français à] demander css-16my406 r-1qd0xha r-ad9z0x r-bcqeeo r-qvutc0">des explications à l’Algérie sur l’interpellation et la mise en résidence surveillée » de sa collègue.

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Les Insoumis ont quant à eux déploré « l’interruption forcée du programme de rencontres de Mathilde Panot et de son équipe », et demandé « la garantie de leur sûreté et le respect de leur liberté de circuler ». Selon nos informations, l’élue était à Béjaïa pour assister et participer à une marche prévue mardi, « par solidarité internationaliste », glisse un collaborateur. Elle devait aussi tenir une conférence sur les révolutions citoyennes et l’écologie, mais « les autorités lui ont signifié qu’elle était annulée ». « Elle ne venait pourtant pas de façon agressive », s’étonne notre source.

« Contexte plus général d’arrestations arbitraires »

« Mathilde était accompagnée de son suppléant, qui connaît très bien la situation algérienne, précise un informateur au sein de La France insoumise. Son interpellation peut se lire dans le contexte plus général des arrestations arbitraires en Algérie, où le pouvoir cherche à tuer le hirak pour que les élections ne soient pas autre chose qu’une pantalonnade. »

Mathilde Panot a repris la parole ce mercredi, sur Facebook, pour donner davantage de détails sur son interpellation. Dans son message, elle réitère « [s]on admiration pour l’action du peuple algérien et toute [s]a solidarité pour la magnifique lutte qu’il mène pour sa dignité ».

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Dans un texte posté lundi, la députée française dénonçait les arrestations arbitraires pour « des chefs d’inculpation farfelus », invitant les dirigeants européens à prendre position sur l’actualité algérienne. « Emmanuel Macron et l’Union européenne ne peuvent se taire sans être complices », écrivait-elle.

Dans ce même texte, la députée française expliquait les raisons de sa présence en Algérie. « En tant que militante de la révolution citoyenne, je suis venue avec mon suppléant Mourad Tagzout rencontrer les acteurs et actrices du mouvement populaire pour comprendre, apprendre et exprimer notre solidarité à cette révolution du sourire », expliquait-elle, ajoutant avoir rencontré des députés de gauche, du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), du Parti socialiste des travailleurs (PST) et du Mouvement démocratique et social (MDS).

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