Cameroun – Akere Muna : « Il faut reprendre le dialogue national sur de nouvelles bases »

Au deuxième jour du Grand dialogue national, les défections se multiplient au sein de la classe politique camerounaise. Akere Muna, l’un des acteurs démissionnaires, est revenu pour Jeune Afrique sur les raisons de son départ et les chances de réussite de cet événement, initié par Paul Biya, qui vise à mettre fin à la crise en zone anglophone.

Akere Muna. © Adrienne Surprenant Collectif Item pour JA

Akere Muna. © Adrienne Surprenant Collectif Item pour JA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 2 octobre 2019 Lecture : 5 minutes.

Alice Sadio, Jean Jacques Ekindi et Celestin Bedzigui ont rallongé mardi, la liste des personnalités qui ont claqué la porte du Grand dialogue national. La veille, l’opposant Akere Muna, candidat à l’élection présidentielle en 2018 avant de retirer sa candidature au profit de Maurice Kamto, était le premier à annoncer son départ définitif du Palais des congrès, après avoir tenté en vain de faire inscrire la question de la forme de l’État sur l’agenda des travaux.

Ces opposants assurent que les assises de Yaoundé sont verrouillées et que les points de vue opposés à ceux du gouvernement ne sont pas pris en compte. Un constat que ne partage pas le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Gregoire Owona qui estime que ces politiciens « croyaient pouvoir prendre le dialogue en otage ». « Qu’ils nous laissent travailler tranquillement pour la paix », s’est-il insurgé.

Les chances de réussite du dialogue demeurent donc une épineuse question, d’autant que des hordes de sécessionnistes ont paradé dans certains villages anglophones pour célébrer l’indépendance proclamée de l’Ambazonie, ce mardi 1er octobre. Selon des sources concordantes, le chef de guerre Fields Marshall serait réapparu dans son village à Azi (Nord-Ouest). Pour Akere Muna, il faut « reprendre ce dialogue sur de nouvelles bases », pour donner une chance à la paix.

Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de quitter les travaux du Grand dialogue national ?

Akere Muna : Je pense d’abord que c’est avec beaucoup de réticences que j’ai été convoqué à ces assises. Je ne suis pas non plus un néophyte de ce type d’événements mais je voulais m’y rendre pour savoir ce qui s’y passait. Je me suis donc retrouvé à la séance plénière, après la cérémonie d’ouverture. Seulement, elle était entièrement ficelée à l’avance. Les intervenants étaient déjà désignés, il n’y avait pas de session de questions-réponses, aucune participation spontanée n’était possible.

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