Cameroun : la banque marocaine BCP finalise le rachat de la Bicec
La Banque centrale populaire (BCP) a finalisé l’acquisition de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) dans le cadre de son offensive africaine entamée il y a plus d’un an.
La banque marocaine Banque centrale populaire lorgne depuis l’année dernière le portefeuille africain du français Banque populaire-Caisse d’épargne (BPCE).
Et elle vient justement de conclure une nouvelle acquisition : après avoir réussi à convaincre le groupe français de lui céder ses actifs, la banque marocaine a finalisé le rachat de 68,5 % du capital de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit.
Les autorités monétaires marocaines ont délivré l’ensemble des autorisations réglementaires à la BCP pour ce rachat. Cela permet à la BCP de poser le pied dans un 15e pays du continent, et le 29e à l’international. Rochdi Sanhaji a été désigné pour occuper le poste de directeur général de la Bicec.
Offensive marocaine sur les banques en Afrique
« En rejoignant le groupe Banque centrale populaire, la Bicec bénéficiera des meilleures pratiques bancaires, d’innovations et d’expertises adaptées au marché africain. Avec l’appui de ses nouveaux actionnaires de référence, la BCP et l’État camerounais, la Bicec entame dorénavant une nouvelle phase de son développement, en plaçant la satisfaction de ses clients et la promotion des talents locaux au centre de ses priorités », a expliqué Kamal Mokdad lors de la cérémonie officielle qui a été organisée le 1er octobre au siège de la BICEC à Douala-Bonanjo.
Avant son départ pour le poste de ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, à l’époque président du groupe, avait mis en marche cette opération pilotée directement par Kamal Mokdad, directeur général de la BCP et de l’international.
En octobre dernier, la Banque des Mascareignes (Île Maurice) était passée du portefeuille de la BPCE au giron du groupe marocain. Cette offensive africaine de la BCP, présidée actuellement par Karim Mounir, rejoint la volonté du groupe de faire augmenter ses revenus à l’international dans le cadre de son plan Élan 2020. L’objectif est de voir les revenus générés par les filiales contribuer à au moins 25 % du produit net bancaire du groupe, contre 18 % en 2017.
La BCP affiche sa bonne santé
Actuellement, et avec cette nouvelle acquisition, la BCP devient le sixième acteur bancaire du continent par la taille des fonds propres, et l’une des toutes premières banques africaines en termes de total du bilan. Le groupe est présent d’ailleurs depuis plusieurs années en Afrique de l’Ouest sous la marque Banque Atlantique.
D’un point de vue opérationnel, le premier semestre a été très bon pour la BCP. Le Produit net bancaire (PNB) s’est apprécié de 4,8 % pour s’établir à 8,8 milliards de dirhams, grâce notamment à une hausse des activités de marchés et à une meilleure contribution des filiales subsahariennes. Le résultat net part du groupe (RNPG) a quant à lui progressé de 5,5 % et affiche au 30 juin dernier 1,6 milliard de dirhams.
Les autres acquisitions devront se confirmer avant la fin de l’année
Pour le moment, la BPCE déteint encore 100 % des parts de la Banque commerciale internationale (BCI), 4e acteur bancaire en République du Congo, 71 % de celles de la Banque malgache de l’océan Indien (BMOI) à Madagascar et 60 % de celles de la Banque Tuniso-Koweitienne (BTK). Sa stratégie africaine semble contrariée.
Selon nos informations, les autres acquisitions de la BCP devront se confirmer avant la fin de l’année. Les responsables marocains n’attendent actuellement que les autorisations règlementaires et monétaires.
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