Huit millions de Nigérians en plus
Les résultats du recensement de mars 2006 enfin rendus publics.
Publié le 23 janvier 2007 Lecture : 1 minute.
C’est un sujet brûlant qui, à maintes reprises depuis l’indépendance, a bien failli faire exploser le Nigeria : le recensement. Le 30 décembre, les premiers résultats du comptage de la population, achevé le 29 mars 2006, ont été rendus publics. Auparavant, chacun savait déjà que les Nigérians étaient plus nombreux que ne l’avançaient les projections – 131,5 millions d’habitants, estimation la plus récente faite à partir du recensement de 1991, le dernier en date.
Tout l’enjeu de l’exercice était donc de mesurer l’ampleur de l’écart entre les chiffres et la réalité. Résultat : la fédération compte 140 003 542 habitants. Ils se répartissent à peu près équitablement entre le Nord et le Sud, où vivent respectivement 75 millions et 65 millions de personnes. Kano (dans le Nord), avec 9,384 millions d’habitants, est l’État le plus peuplé. Vient ensuite Lagos, avec 9,014 millions. Avec 1,405 million, le territoire de la capitale fédérale, Abuja, est le moins peuplé.
Les résultats sont déjà contestés : la dotation de l’État fédéral aux États dépend notamment de la population. Les chiffres de Lagos sont étonnamment inférieurs aux estimations qui, jusqu’alors, tournaient aux alentours de 15 millions. Ceux de la répartition Nord-Sud sont pratiquement identiques, comme pour couper court à toute velléité de domination d’une région sur l’autre. Impossible de savoir qui des musulmans ou des chrétiens sont les plus nombreux. Les recenseurs ont en effet refusé d’identifier les habitants en fonction de leur religion, afin d’éviter de donner à l’une ou l’autre communauté le prétexte à revendiquer plus de pouvoir. Pour les mêmes raisons, le paramètre ethnique n’est pas rentré en compte. Fastidieuse, la réalisation de l’opération a toutefois été saluée par la communauté internationale pour sa rigueur.
