Barrage de la Renaissance : nouvelles tensions entre l’Égypte et l’Éthiopie sur le partage des eaux du Nil

L’Égypte a appelé à une médiation internationale au sujet de la construction controversée d’un méga barrage sur le Nil par l’Éthiopie, après des négociations tripartites au Soudan ayant abouti à une « impasse » selon le Caire.

Le site du grand barrage de la Renaissance, en 2013. © Elias Asmare/AP/SIPA

Le site du grand barrage de la Renaissance, en 2013. © Elias Asmare/AP/SIPA

Publié le 6 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

L’Égypte craint que la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, entamée en 2012 par l’Éthiopie, n’entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau.

Le Caire a appelé à « l’implication d’une médiation internationale dans les négociations sur le barrage de la Renaissance », dans un communiqué publié tard samedi par le ministère de l’Irrigation, à l’issue de nouveaux pourparlers cette semaine à Khartoum. « Les négociations sur le barrage de la Renaissance sont dans une impasse », a ajouté le ministère égyptien, la délégation éthiopienne ayant « rejeté toutes les propositions qui prennent en compte les intérêts de l’Égypte en matière d’eau ».

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L’Égypte est « déterminée à défendre son droit à l’eau », a affirmé samedi sur Twitter le président Abdel Fattah al-Sissi.

Dans un autre communiqué, la présidence égyptienne a appelé les États-Unis à jouer « un rôle actif » pour résoudre le différend, affirmant la nécessaire intervention d’un pays tiers pour « sortir de l’impasse ».
La Maison Blanche avait exprimé vendredi son « soutien » aux négociations, appelant les trois pays à « faire preuve de bonne volonté pour parvenir à un accord ».

« Déni de progrès »

Le ministre éthiopien de l’Eau et de l’Énergie Seleshi Bekele a cependant refusé de parler d’ »impasse », estimant que des questions en suspens pouvaient encore être résolues. La diplomatie éthiopienne a estimé que la demande de médiation internationale du Caire était « un déni injustifié des progrès » réalisés pendant les négociations.

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« Cela va à l’encontre des souhaits de l’Éthiopie », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée. Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.
Des analystes estiment que l’absence d’accord entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte pourrait susciter un conflit entre les trois pays et avoir de graves conséquences humanitaires.

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