Libye : près d’un milliard d’euros pour renforcer la compagnie pétrolière nationale
Ce « compte d’urgence » alimenté par les taxes sur les transactions en devises étrangères doit permettre à la NOC de maintenir sa production, de rembourser ses dettes et de développer ses capacités de production. La société, tiraillée entre le gouvernement de Tripoli et le camp du maréchal Haftar, se plaignait de manquer de ressources.
Le gouvernement libyen dirigé par Fayez al-Sarraj a déclaré samedi 5 octobre avoir alloué 1,5 milliard de dinars libyen (949 millions d’euros) à la National Oil Corporation (NOC) pour maintenir la production pétrolière du pays en 2019-2020.
Selon les autorités, cette résolution d’aide a été allouée par la Banque centrale sur un « compte d’urgence », « pour des projets qui contribuent au maintien du taux actuel de la production, et augmentent la capacité du secteur pétro-gazier ». 300 millions de dinars libyens ont par ailleurs été alloués pour payer les obligations de la NOC envers d’autres sociétés, rapporte l’agence de presse Reuters.
Dans ce pays où la production pétrolière s’élève à environ 1,3 million de barils par jour, les fonds doivent être prélevés par les biais des taxes imposées depuis 2018 sur les ventes en devises étrangères, afin de combler l’écart entre le marché officiel et le marché parallèle des changes.
La NOC sera tributaire des taxes sur les ventes en devises étrangères
Jusqu’à présent, la compagnie pétrolière nationale s’est souvent plainte de ne pas recevoir suffisant de financements de la part du gouvernement de Tripoli, y compris dans les derniers jours, lorsqu’elle déclarait que sa production serait gravement impactée si elle ne recevait pas les fonds budgétaires dont elle a besoin.
La compagnie a également déclaré que le gouvernement avait « réduit le budget approuvé de la société et de ses entreprises à deux reprises » cette année sans préavis.
La production pétrolière de la Libye, membre de l’Opep depuis 1962, a fortement fluctué ces dernières années en raison d’attaques sur les sites pétroliers, de protestations et de conflits politiques accrus depuis le soulèvement du pays en 2011.
Depuis 2014, le pays est divisé par deux camps rivaux, l’un basé à Tripoli, dirigé par Hafez Sarraj et soutenu par l’ONU, l’autre à l’est, dirigé par le général Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne. Entre ces deux camps, la NOC tente de conserver sa neutralité mais sa production et ses ventes sont régulièrement entravées en raison des tensions qui crispent le pays.
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