Gaz : ExxonMobil investit 500 millions de dollars au Mozambique, jusqu’à 33 milliards en vue à terme

Le groupe américain ExxonMobil a dévoilé ce mardi 8 octobre la phase initiale de construction du plus important projet de gaz naturel liquéfié d’Afrique, qui doit coûter à terme de 27 à 33 milliards de dollars.

Vue de Maputo où l’accord doit être signé le 8 octobre entre Exxon Mobil et le ministre des ressources minérales et de l’énergie. (Photo d’illustration) © CC/Wikimedia Commons

Vue de Maputo où l’accord doit être signé le 8 octobre entre Exxon Mobil et le ministre des ressources minérales et de l’énergie. (Photo d’illustration) © CC/Wikimedia Commons

Publié le 7 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

Édition le 8/10/19 à 16h30 : ajout de l’annonce d’ExxonMobil, qui chiffre le montant de la phase initiale à 500 millions de dollars

Le géant américain des hydrocarbures ExxonMobil a annoncé ce mardi 8 octobre qu’il investirait plus de 500 millions de dollars (455 millions d’euros) pour la phase initiale de la construction d’un mégaprojet de gaz naturel liquéfié au Mozambique.

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Le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) du groupe américain, qui sera opéré en partenariat avec l’italien Eni, doit à terme atteindre un coût estimé entre 27 et 33 milliards de dollars. Une annonce hors-norme dans ce pays miné par la dette, où le PIB atteignait 14,4 milliards de dollars en 2018 (12,6 milliards d’euros, selon le FMI).

La construction de ses installations on-shore a été confiée à un consortium formé par le groupe japonais JGC, le britannique TechnipFMC et l’américain Fluor Corp.

15 millions de tonnes de GNL par an

Avec une production de 15,2 millions de tonnes de gaz liquéfié par an, le projet américain sera encore plus important que celui du groupe français Total, en cours de construction à proximité.

« Ces contrats d’ingénierie, approvisionnement et construction, concernent deux centrales de production de gaz naturel liquéfié, d’une capacité totale de 15,2 millions de tonnes par an, ainsi que les installations terrestres associées », a précisé Peter Clarke, responsable du marketing gaz et énergie d’Exxon, ce mardi à Maputo. Avec une telle capacité de production, le projet américain sera encore plus important que celui du groupe français Total, en cours de construction à proximité.

Seulement 20 % de la population du Mozambique a accès à l’électricité

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Mais les décisions finales d’investissement (terme utilisé dans l’industrie pétrolière pour désigner les aspects commerciaux et réglementaires d’un projet finalisé), seront adoptées en 2020, a-t-il ajouté, et la production devrait démarrer courant 2025. Selon Exxon toujours, le gouvernement mozambicain a de son côté validé les accords de vente et d’achat du gaz, ce qui facilitera la clôture du financement du projet.

Le gaz, enjeu politique et environnemental

Cette décision d’investissement pourrait renforcer le soutien au président Filipe Nyusi, lors des élections législatives prévues le 15 octobre prochain, car ce dernier a basé une grande partie de sa campagne sur la promesse de développer l’industrie gazière.

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En revanche, il mobilise une certaine opposition à la fois politique et environnementale exprimée notamment Ilhan Rawoot, coordinatrice de l’ONG des Amis de la Terre Mozambique, qui s’indigne dans les colonnes du site sud-africain Business Day de ce que « le Mozambique est l’un des principaux producteurs de charbon et de rubis en Afrique depuis de nombreuses années, mais il reste le sixième pays le plus pauvre du monde [7e pays au PIB par habitant le plus faible selon le FMI, ndlr] avec seulement 20 % de la population ayant accès à l’électricité ».

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