Transition en Algérie : Salah Goudjil, joker idéal en cas de défaillance du président Bensalah ?
Salah Goudjil, qui a pris la succession à la tête du sénat d’Abdelkader Bensalah, appelé au mois d’avril à assurer l’intérim du président Abdelaziz Bouteflika, apparaît comme le joker idéal de l’armée en cas de défaillance du chef de l’État. Portrait d’un moudjahid discret mais de plus en plus présent sur le devant de la scène.
Le 9 avril dernier, le président par intérim Abdelkader Bensalah a nommé Salah Goudjil comme son successeur à la tête du Conseil de la nation. Membre influent du FLN, le voilà propulsé de fait deuxième personnage de l’État. À 89 ans révolus, Goudjil a été choisi, en sa qualité de doyen des sénateurs, pour prendre l’intérim à la tête de la deuxième chambre après l’activation de l’article 102 de la Constitution – qui avait entraîné, le 2 avril 2019, la démission du président de la République Abdelaziz Bouteflika, et son remplacement officiel quelques jours plus tard par Abdelkader Bensalah.
Au sénat algérien, ce cacique du Front de libération nationale (FLN) est décrit comme un homme têtu, coléreux et peu réceptif à la contradiction. Il ne s’adresse pas, non plus, directement aux médias. Ses interventions publiques se limitent en effet à ses discours lors des ouvertures et clôtures des sessions parlementaires. Sans talent oratoire particulier, il défend systématiquement l’agenda du pouvoir, en insistant notamment ces dernières semaines sur l’impératif d’organiser un scrutin présidentiel dans les plus brefs délais. Il apparaît donc pour l’armée comme le parfait joker en cas d’aggravation de l’état de santé de l’actuel chef de l’État, souffrant d’un cancer.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »