Pluie de milliards sur le coton

Publié le 22 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Malgré une année marquée par des tensions sur les marchés internationaux et l’échec des négociations de Cancún, qui portaient, entre autres, sur la suppression des subventions agricoles, la filière cotonnière du Mali termine tout de même l’exercice 2003 sur une note très positive.

Ce sont en effet pas moins de 165 milliards de F CFA (252 millions d’euros) qui ont été mobilisés, le 17 décembre, auprès d’une douzaine de banques. La cérémonie de signature de l’accord de prêt, qui s’est déroulée à Paris dans les luxueux salons de l’Hôtel Crillon, a permis une nouvelle fois de mettre en exergue le potentiel de l’or blanc malien. Si, au cours de la précédente campagne, la production avait légèrement progressé pour atteindre 439 000 t de coton-graine, Bamako table cette année sur un volume record de plus de 600 000 t, qui en fait le premier producteur d’Afrique subsaharienne.
Un excellent résultat lié pour l’essentiel « à un meilleur encadrement des paysans maliens, à une amélioration des prix d’achat du coton et à une bonne pluviosité », comme l’a souligné Mahamar Oumar Maïga, le patron de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT). Le résultat aussi des efforts de restructuration de cette même CMDT menés depuis trois ans sous sa houlette, alors qu’à son arrivée la société – premier opérateur du pays – avait failli sombrer à cause de détournements répétés et de mauvaise gestion avérée.
Du côté des banques, la satisfaction est aussi de mise. Une nouvelle fois conduit par la Société générale (France) et la Banque de développement du Mali (BDM-SA), le consortium bancaire a en effet attiré de très grandes banques européennes : la Royal Bank of Scotland, Rabobank, Natexis ou encore BNP Paribas, qui, cette année, remplace au pied levé le Crédit Lyonnais. Ces dernières ont versé 57 % des 167 milliards de F CFA, le solde étant mobilisé auprès de banques maliennes (Ecobank, BDM, BICM, BNDA et BOA) et sénégalaise (CBAO). Une enveloppe qui marque un quasi-doublement par rapport à la somme obtenue en 2001 (85 milliards) et qui confirme une perception positive du risque-pays malien par la communauté bancaire internationale. Seule ombre au tableau : son coût… Selon nos informations, le taux d’intérêt appliqué au crédit syndiqué obtenu par la CMDT serait de plus de 6,5 %. Ce qui devrait rapporter aux banques concernées quelque 11 milliards de F CFA (16,8 millions d’euros) pour un risque somme toute limité. À preuve, selon Oumar Maïga, le crédit obtenu l’an dernier a été remboursé… deux mois avant la fin du délai imparti ! Et le Mali aurait tout intérêt, en 2004, à faire jouer véritablement la concurrence afin d’obtenir de meilleures conditions financières.

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