Pendant ce temps-là, Ben Laden…

Publié le 19 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

L’un est né pauvre, l’autre non. Le premier n’a pas hésité à accumuler les cadavres pour acquérir fortune et pouvoir, le second a choisi une vie d’ascète et a tourné le dos au monde. Sa dernière activité connue ? Verser le plus de sang possible au nom d’Allah. Lequel, bien sûr, n’en demandait pas tant. Entre Saddam Hussein et Oussama Ben Laden, les différences sont nombreuses. Depuis le 13 décembre, il y en a de nouvelles, la plus importante étant que, contrairement à l’ex-raïs irakien, le chef d’el-Qaïda court toujours, même si nul ne sait pour combien de temps.
La cavale de Saddam n’a duré que huit mois, celle d’« OBL » a commencé il y a plus de cinq ans. La configuration du terrain explique assurément bien des choses : les vallées du Tigre et de l’Euphrate, dans ce qu’on nomme aujourd’hui le « triangle sunnite », sont d’un accès autrement plus aisé que les montagnes abruptes et désertiques de l’Hindou-Kouch. En Irak, un détachement de mille hommes supérieurement armés peut se montrer redoutablement efficace. Beaucoup plus, à coup sûr, que dans le no man’s land qui s’étend à la frontière pakistano-afghane.
Mais ce n’est pas tout. À Mossoul, Oudaï, Qoussaï et Mustapha, les deux fils et le petit-fils du raïs irakien, ont été vendus par leur logeur pour 30 millions de dollars. Saddam lui-même a fini par être « balancé ». Les informations qui ont permis sa capture ont été obtenues au cours de l’interrogatoire de prisonniers. L’arrestation par le FBI, en Afghanistan et au Pakistan, de plusieurs ténors d’el-Qaïda n’a pas, à ce jour, permis de neutraliser Ben Laden. Soit les terroristes refusent de se mettre à table, soit ils ignorent la cachette de leur leader. De même, les chefs de tribus afghanes au sein desquelles Ben Laden, son adjoint Aymen Zawahri et le mollah Mohamed Omar ont trouvé refuge résistent apparemment aux arguments sonnants et trébuchants des Américains.
Reste l’attitude paradoxale de l’administration. George W. Bush, qui a tout mis en oeuvre pour arrêter Saddam Hussein, ne donne pas l’impression de traquer Ben Laden avec beaucoup d’obstination, alors que celui-ci représente un danger à coup sûr beaucoup plus important pour la sécurité des États-Unis. Comprenne qui pourra !

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