Liaisons sous-marines

Publié le 19 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Le réchauffement des relations entre Rabat et Madrid semble bien engagé. Preuve en est le lancement officiel, annoncé le 13 décembre par le ministère espagnol du Développement, du projet de tunnel sous-marin reliant les deux royaumes. Cette décision est le fruit de la rencontre entre le ministre marocain de l’Équipement et du Transport Karim Ghallab et son homologue espagnol Francisco çlvarez-Casco, le 2 décembre, dans la capitale espagnole. Ils ont conclu pour la période 2002-2004 un accord de financement à hauteur de 27 millions d’euros pour ce projet né il y a plus de vingt ans.
Le tunnel ferroviaire, d’une longueur totale de 39 kilomètres, dont 28 sous la mer, sera construit sous le détroit de Gibraltar à une profondeur d’environ 400 mètres. Ce site a été choisi car, à cet endroit, la Méditerranée n’est profonde que de 300 mètres. Selon le quotidien britannique The Guardian, « cette liaison ferroviaire à double voie sera construite sur le modèle du tunnel reliant la Grande-Bretagne à la France ». Le tunnel, qui comptera une galerie centrale de sécurité en plus de ses deux voies ferroviaires, devrait relier Punta Palomas (Tarifa) en Espagne à Punta Malabata près de Tanger, au Maroc. L’itinéraire Punta Canales-Punta Cires (Espagne-Maroc), plus court (seulement 14 kilomètres), avait été écarté, car la profondeur de la mer aurait nécessité un forage de 900 mètres.
« L’approbation du plan d’action donne le feu vert au démarrage de la campagne de forage prévue pour l’automne 2004 », a déclaré Karim Ghallab. Les quatre cinquièmes du budget alloué sur trois ans serviront à effectuer les tests sismiques nécessaires au tracé définitif du tunnel. Ces études finales de viabilité seront menées par les deux sociétés publiques Secegsa (Espagne) et Sned (Maroc), qui en partageront le coût financier (27 millions d’euros). Quand cette phase de forage sera achevée, le chantier pourra commencer. Début des travaux prévu en 2008.

Bien que le montant final du budget n’ait pas encore été fixé, Francisco çlvarez-Casco assure d’ores et déjà que plus de 3 milliards d’euros seront investis dans cet ambitieux projet. « Cette infrastructure sera au XXIe siècle ce que fut le canal de Suez au XIXe siècle », a expliqué le ministre espagnol du Développement. Au bord de l’affrontement en juillet 2002 lors de la crise de l’îlot Persil, les deux royaumes semblent décidés à tourner la page. Quelques jours après la visite officielle du chef du gouvernement espagnol José María Aznar au Maroc, cette promesse de liaison sous-marine sonne comme un pacte de réconciliation politique.

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