Après les élections, la Tunisie empêtrée dans le délicat financement de sa dette
Le gouvernement a annoncé le lancement d’un emprunt de 800 millions d’euros sur le marché international. Les obligations devraient trouver facilement preneur, mais à un taux élevé du fait de l’absence de majorité parlementaire. Les bailleurs institutionnels pourraient quant à eux réexaminer leurs aides à la Tunisie.
Pas de panique, mais une certaine inquiétude. Depuis les élections législatives de dimanche, les créanciers internationaux scrutent attentivement les difficiles tractations pour la mise en place d’une majorité parlementaire et d’un gouvernement afin d’évaluer ce que vaut la dette tunisienne.
Début octobre, le gouvernement avait justement annoncé l’émission d’obligations sur le marché international pour un montant de 800 millions d’euros afin d’anticiper sur le budget 2020, qui s’annonce compliqué à boucler.
On peut prévoir que le taux sera plus important que lors du dernier emprunt
Au regard du contexte global, cette sortie est intéressante, les obligations à rendement négatif – autrement dit, c’est aux créanciers de payer pour souscrire à la dette des pays ou des entreprises – représentaient, début septembre, 30 % des obligations émises sur le marché, selon le Financial Times. L’obligation à 10 ans allemande, la référence au niveau européen, affichait mardi matin un rendement de -0,57 %.
Obligations à plus de 6,375 % ?
Les investisseurs sont donc à l’affût d’émissions plus rentables, et pourraient se précipiter sur la dette tunisienne, très rémunératrice. En juillet, le pays s’était financé à l’international en émettant pour 700 millions d’euros d’obligations sur 7 ans, au taux de 6,375 %.
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