Ils ont libéré la France

Publié le 19 décembre 2003 Lecture : 1 minute.

S’il est un lieu symbolique du sacrifice des anciens combattants africains pour la France, c’est bien Toulon. C’est dans cette grande ville portuaire proche de Marseille que les troupes alliées débarquées sur le sol de Provence en août 1944 livrèrent leur première grande bataille. Dans la nuit du 14 au 15, les Américains s’étaient emparés des régions de Saint- Tropez, Sainte-Maxime et Saint-Raphaël. Le lendemain, trois divisions françaises marchaient sur Toulon. Le 18 août, le commandant allemand ordonnait la retraite avant que, le 28 août, les garnisons allemandes de Toulon et Marseille déposent les armes.
Sous le drapeau français étaient rassemblés des hommes des cinq continents. Un soldat sur deux était un Africain, les tirailleurs maghrébins et subsahariens constituant le gros de l’infanterie.

C’est à ces combattants d’outre-mer qu’est – en grande partie – consacrée l’exposition organisée au musée d’Art de Toulon du 8 novembre 2003 au 15 février 2004. Celle-ci est constituée de plus de 100 photographies, d’une vingtaine de dessins, de quelque 40 documents de l’époque ainsi que de témoignages filmés recueillis auprès d’anciens combattants en France et dans ses anciennes possessions d’outre-mer.
Lors de la bataille de Toulon, les troupes coloniales subirent de lourdes pertes : ainsi le commandant du 6e régiment de tirailleurs sénégalais déplora-t-il 463 « indigènes » et 124 « Européens » tués, blessés ou disparus entre le 18 et le 25 août 1944.
L’hommage qui leur est aujourd’hui rendu a d’autant plus d’importance que le chef-lieu du département du Var était, il y a peu encore, administré par le Front national de Jean-Marie Le Pen. Les organisateurs de l’exposition, l’Amicale du groupe Marat, une association fondée par des anciens de la Résistance, ont placé leur démarche sous le signe de la « reconnaissance », mais aussi de la « connaissance », rappelant que « les pères de bien des immigrés d’aujourd’hui furent un jour accueillis en libérateurs ».

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« Nos libérateurs, Toulon – août 1944 », musée d’Art de Toulon, du 8 novembre 2003 au 15 février 2004.

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