Deux précédents : Milosevic et Noriega

Publié le 19 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Saddam Hussein ne sera pas le premier chef d’État à répondre de ses actes devant un tribunal après l’intervention d’une puissance étrangère. En leur temps, Slobodan Milosevic et Manuel Noriega furent dans le même cas.
L’ancien président de la République fédérale de Yougoslavie s’est rendu aux autorités serbes le 1er avril 2001, après vingt-six heures de résistance, mais sans tirer un seul coup de feu. Incarcéré à Belgrade, il sera ensuite extradé, en dépit de l’opposition féroce du président Vojislav Kostunica, qui voulait qu’il soit jugé dans son pays. Milosevic comparaît donc depuis le 12 février 2002 devant le Tribunal pénal international, à La Haye (Pays-Bas). Soixante-six chefs d’inculpation ont été retenus contre lui, dont ceux de crimes contre l’humanité et crimes de guerre perpétrés au Kosovo, en Croatie et en Serbie. Après dix mois passés sur le banc des accusés, l’ancien dictateur, qui arbore volontiers une cravate aux couleurs de la Serbie, n’a rien perdu de son arrogance. Il continue de nier l’évidence et de fustiger l’attitude de l’OTAN, qu’il accuse à son tour de s’être rendue coupable de crimes de guerre dans l’ex-Yougoslavie.
Ancien maître du Panamá, le général Noriega n’a pour sa part été jugé ni par la justice de son pays ni par une instance internationale, mais par un tribunal américain, en 1992. Ce sont d’ailleurs les États-Unis, à l’époque dirigés par George Bush père, qui ont organisé sa chute. Paradoxe : il avait, dans les années 1970, étroitement collaboré avec la CIA ! Comme Saddam Hussein, Noriega a été soumis à des pressions de toutes sortes : arrêt de l’aide économique, gel des fonds panaméens aux États-Unis, etc. Après une tentative manquée de coup d’État, en 1989, l’administration Bush se résout, deux mois plus tard, à employer les grands moyens et déclenche l’opération « Juste cause ». Accusé, non sans raison, d’être un dangereux narcotrafiquant, Noriega est renversé par l’intervention des troupes américaines. Un moment réfugié à la nonciature du Vatican, il est finalement arrêté et extradé aux États-Unis, où il est jugé pour trafic de drogue et condamné à quarante ans de prison.

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