Des « disparités criantes »

Publié le 19 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Le tableau sanitaire mondial est extrêmement contrasté, souligne le premier rapport présenté, depuis son entrée en fonctions, par Lee Jong-wook, nouveau directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et malheureusement, les « disparités criantes » ne font que s’accentuer. En 2002, alors que l’espérance de vie à la naissance a atteint 78 ans chez les femmes des pays développés, elle a reculé à 46 ans chez les hommes de l’Afrique subsaharienne. Il y a eu, en 2002, 10,5 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans, contre 17 millions en 1970, mais plus de 98 % se situaient dans les pays en développement (PED). Et dans 14 pays africains, les taux de mortalité infantile étaient plus élevés en 2002 qu’ils ne l’étaient en 1990.
Le contraste, dit Lee Jong-wook, est « particulièrement choquant dans le cas du traitement du VIH-sida ». Le rapport consacre un chapitre entier à ce « tueur auquel il faut faire face ». Seuls 5 % des habitants du monde en développement qui ont besoin d’antirétroviraux (ARV) y ont accès. En Afrique subsaharienne, seuls 50 000 des 4 millions de personnes justiciables d’un tel traitement peuvent se procurer des ARV. Pour lutter contre cette « situation d’urgence sanitaire », l’OMS se fixe comme objectif d’« atteindre la cible des 3 millions d’habitants de pays en développement sous ARV d’ici à 2005 ».

Le rapport souligne également les effets sur des PED « d’épidémies moins visibles, mais en pleine évolution de maladies et lésions non transmissibles » : maladies cardio-vasculaires, tabagisme, conséquences de l’accroissement de la circulation routière, qui ont « les dimensions d’une véritable épidémie ». Le tabagisme a été responsable d’environ 5 millions de décès en 2003, principalement dans les pays pauvres et les populations les plus démunies. Ce bilan va doubler dans vingt ans si l’on n’adopte pas largement « des interventions efficaces déjà connues ».
Message clé du rapport : la santé ne peut vraiment progresser que si l’on renforce les systèmes de santé nationaux et locaux en les fondant sur les soins de santé primaires. Ils doivent intégrer à tous les niveaux la promotion sanitaire et la prévention des maladies avec le traitement des maladies aiguës et les soins chroniques. Les leçons tirées du succès de la lutte contre le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) – 900 décès « seulement » dans 30 pays contre 3 millions de morts pour le sida en 2002 – montrent la voie à suivre.

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