Caniche-roi
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Dans les grands hôtels parisiens, les clients aboient leurs commandes, ironise notre confrère The New York Times. Normal, ce sont des chiens. Oui, oui, des mammifères de la
famille des canidés. À un jet de pierre du château de Versailles, cette fastueuse niche de la monarchie française, le Trianon Palace fait très fort. La gamme des prestations proposées à sa clientèle quadrupède est vraiment sans équivalent : psychologues du comportement, entraîneurs personnels, masseurs, esthéticiens, grande cuisine, lits sur mesure et couvertures en (fausse) fourrure violette. Ouah ! Prix de la chambre : 400 dollars la nuit. Maîtres acceptés, sans supplément. Le Crillon, le Meurice, le George-V et autres établissements constellés s’efforcent, timidement, de rivaliser. Ils sont fous, ces Français ?
Non, bien sûr : ils s’adaptent aux désirs d’une clientèle fortunée, généralement anglo-saxonne, qui exige que son caniche bien-aimé soit traité conformément à son rang. Après tout, Caligula n’éleva-t-il pas son cheval à la dignité de consul ? Un retraité floridien vaut-il moins qu’un empereur romain ? Pour un peu, on finirait par croire que les détenteurs de fonds de pension sont les vrais maîtres du monde d’aujourd’hui !
Plus d’un milliard de bipèdes disposent, pour leur part, de moins de 1 dollar par jour. Soutenir qu’ils vivent comme des chiens relèverait de l’abus de langage.
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