Législatives en Tunisie : Ennahdha en tête avec 52 sièges, selon les résultats officiels

Avec 52 sièges sur 217, le parti Ennahdha est arrivé en tête des législatives de dimanche. Il demeure toutefois loin des 109 voix requises pour pouvoir bâtir une majorité.

Rached Ghannouchi, le leader de la formation islamiste Ennahdha, déposant son bulletin dans l’urne pour les élections législatives du 6 octobre 2019 (image d’illustration). © Hassene Dridi/AP/SIPA

Rached Ghannouchi, le leader de la formation islamiste Ennahdha, déposant son bulletin dans l’urne pour les élections législatives du 6 octobre 2019 (image d’illustration). © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 10 octobre 2019 Lecture : 2 minutes.

Le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui se présentait pour la première fois à une élection, a été élu député à Tunis, a annoncé mercredi soir l’instance chargée des élections. La formation islamiste devance Qalb Tounes, le parti du candidat à la présidentielle Nabil Karoui, créé en juin et qui entre au Parlement avec 38 sièges.

Nabil Karoui, poursuivi pour fraude fiscale et blanchiment, a été libéré mercredi soir. Mais son frère Ghazi, également sous le coup d’un mandat de dépôt depuis août, n’a plus été vu en public depuis – il n’a donc pas fait campagne, alors qu’il était candidat sur les listes de Qalb Tounes, ce qui ne l’a pas empêché d’être élu député de Bizerte (nord).

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Le parti social-démocrate Attayar (« Courant démocrate ») du militant des droits de l’homme Mohammed Abbou a obtenu 22 sièges.

Al-Karama, un mouvement islamo-populiste formé récemment par Seifeddine Makhlouf, un avocat connu pour avoir assuré la défense de salafistes présumés, a quant à lui remporté 21 sièges.

De son côté, le Parti destourien libre, de l’avocate anti-islamiste Abir Moussi, a récolté 17 sièges. Candidate déçue à la présidentielle, Abir Moussi, qui a défendu le régime du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, est élue députée de Tunis.

Tractations

Ces résultats confirment l’émiettement du Parlement, entre des formations profondément divergentes, augurant de négociations ardues pour former un gouvernement puis légiférer.

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Les différents courants centristes, qui s’étaient rassemblés en 2014 autour du défunt président Béji Caïd Essebsi et de son parti Nidaa Tounes, se sont présentés en ordre dispersé et ont été sanctionnés pour leurs divisions. Le parti libéral du Premier ministre Youssef Chahed, Tahya Tounes, a obtenu 14 sièges, tandis que Nidaa Tounes, qui s’est effondré en raison des luttes de pouvoir autour du fils du président, n’en a que trois, contre 86 lors des législatives de 2014.

Plusieurs partis se sont vu retirer des sièges, dont l’un, Errahma, en raison de « propagande à la radio durant la campagne électorale ». Errahma est mené par un imam controversé, Said Jaziri, connu notamment pour ses prêches et sa radio, Coran Karim, très écoutée même si elle émet illégalement.

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En revanche, l’instance des élections n’a pas retiré de siège à Qalb Tounes, bien que la chaîne Nessma, fondée par le dirigeant du parti Nabil Karoui, ait été sanctionnée pour son manque d’objectivité par le contrôleur de l’audiovisuel tunisien, la Haica.

« Les rapports de la Haica concernant Nessma ont montré qu’il y a eu certaines infractions mais (…) les résultats n’étaient pas les mêmes », a expliqué Hasna Ben Slimane, membre de l’instance des élections. « Le président du parti (Errahma) était lui-même animateur de la radio. La relation entre le média et le chef de parti n’était pas la même. »

Au total, 2,9 millions d’électeurs ont voté le 6 octobre, sur plus de 7 millions d’inscrits. L’Isie avait annoncé dès dimanche un taux de participation de 41,3%.

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