Ahmed Abbadi, le prêcheur du roi Mohammed VI, explique l’islam à la marocaine
Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des oulémas et membre de plusieurs instances constitutionnelles du royaume, Ahmed Abbadi est passé maître dans la déconstruction du discours extrémiste. Jeune Afrique est allé à la rencontre de cet architecte de la réforme du champ religieux marocain.
![Mohammed VI visitant une école coranique, à Fès, en mai 2017 (image d’illustration). © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/10/11/39333hr_.jpg)
Mohammed VI visitant une école coranique, à Fès, en mai 2017 (image d’illustration). © AFP
Ahmed Abbadi est le genre de théologien avec lequel on peut parler de tout. Le secrétaire général de la Rabita Mohamadia des oulémas évoque ainsi avec beaucoup de sagesse la question des libertés individuelles, et réagit même à la condamnation de la jeune journaliste Hajar Raïssouni pour avortement. Ouvert d’esprit, porteur d’un discours modéré, le plus avant-gardiste des oulémas du royaume remet les textes légalistes de la charia à leur bonne place dans l’ensemble du texte sacré.
« Moins de 250 versets coraniques sont directement attachés à des questions légales, soit 4 % du Coran, explique-t-il. Malheureusement, lorsqu’il y a eu codification de la religiosité, on s’est noyés dans ces 4 % et on a oublié les 96 % du texte où il est question de transcendance, d’amour et de vivre-ensemble… »
Le bonheur pour finalité
Le corpus islamique n’a aucun secret pour cet architecte de la réforme du champ religieux du royaume, qui définit les contours du modèle de l’islam à la marocaine, dont les références permettent une jonction entre le texte, la raison et le contexte, tout en assurant une élévation spirituelle. Une approche qui répond à la finalité ultime de la religion, qui n’est autre que le bonheur. « La religion est là pour faire de nous des êtres heureux », aime-t-il répéter.
Membre de plusieurs instances constitutionnelles, ce docteur bardé de diplômes en sciences islamiques a fait de la déconstruction du discours extrémiste l’une de ses nombreuses spécialités. La Rabita Mohamadia des oulémas, qu’il dirige depuis 2006, a ainsi consacré des années de recherches à la conceptualisation des mécanismes d’embrigadement, dont il a accepté de dévoiler à JA le détail.
Une interview à découvrir en intégralité dans Jeune Afrique n°3066, à paraître ce dimanche 13 octobre.
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