[Édito] Guerre au Sahel : pourquoi la solution est (d’abord) militaire
Malgré la disproportion des forces sur le terrain, les États de la région n’entrevoient pas d’issue à une guerre qui s’autoalimente et mine les États de l’intérieur. Pour y mettre fin, il n’est aujourd’hui d’autre solution que militaire. À condition que l’intervention extérieure soit acceptée et perçue comme légitime.
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 14 octobre 2019 Lecture : 5 minutes.
Ce n’est plus une préoccupation, c’est une obsession. Pas un chef d’État d’Afrique de l’Ouest qui ne range désormais au premier rang de ses inquiétudes la dissémination vers le sud des groupes armés terroristes. Pas un haut gradé de l’armée française engagée au Sahel qui ne confie ses doutes sur l’issue d’une guerre au terme indéfini. Pas un analyste qui n’y aille de son couplet anxiogène sur l’inversion inéluctable du rapport des forces au profit de la tumeur jihadiste.
On sait ce qu’il en est du délitement partiel de l’autorité de l’État au Mali, au Burkina Faso et dans le nord du Nigeria. Et l’on prédit déjà que 2020, année sous haute tension électorale en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Togo, offrira aux katibas meurtrières l’occasion de se nourrir des crises à venir.
Guerre asymétrique
Sur le papier, pourtant, la disproportion des forces saute aux yeux. De la Mauritanie au Cameroun, les effectifs conjoints des six armées confrontées aux groupes jihadistes représentent 200 000 hommes (dont 120 000 Nigérians), auxquels s’ajoutent les 13 000 Casques bleus de la Minusma et les 3 500 Français de l’opération Barkhane.
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