Nasser en Afrique noire

Publié le 21 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

En rendant une visite officielle à trois pays de l’Afrique noire – Ghana, Guinée, Mali -, le président Nasser a pu mettre à exécution un projet qui lui tenait à coeur depuis plusieurs années. Il a toujours manifesté un vif intérêt à l’égard des jeunes États africains venus à l’indépendance après l’Égypte. Dans ces États, le prestige de Nasser devait atteindre un très haut degré après la crise de Suez. Seule l’entrée d’Ahmed Ben Bella sur la scène politique avait éclipsé sa renommée en Afrique noire.

Nasser ne connaissait de l’Afrique que les dirigeants africains dont les pays avaient appartenu au groupe de Casablanca et qui se proclamaient non alignés. Au lendemain d’Addis-Abeba, la R.A.U. chercha à élargir le champ de ses relations africaines. Bon nombre de chefs d’État, y compris des dirigeants de l’Afrique dite modérée, avaient été reçus en visite officielle au Caire. La personnalité du leader égyptien fascine ses collègues d’Afrique noire qui voient en lui l’une des plus fortes personnalités du monde arabe et, davantage encore, l’homme qui a su résister à l’impérialisme.
Cependant, les rapports entre Le Caire et les États africains n’ont pas toujours été sans nuages. Les responsables égyptiens furent, à maintes occasions, accusés, notamment par des représentants des États africains modérés, d’encourager des menées subversives dirigées contre eux. Ce fut le cas du Cameroun, du Tchad et, plus récemment, du Congo-Léopoldville à l’époque où Tshombé exerçait les fonctions de Premier ministre et ne manquait aucune occasion pour dénoncer l’ingérence du Caire dans les affaires congolaises. En revanche, on enregistrait la constance des bonnes relations qu’entretenait Le Caire avec Bamako, Conakry, Accra.

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Il est à noter que ce sont trois États aux options révolutionnaires qui, les premiers, ont accueilli le chef d’État égyptien. Ces visites se plaçant juste au lendemain du troisième sommet africain, l’occasion a été triplement offerte à Nasser et à ses hôtes de mettre l’accent sur les résolutions adoptées à Accra. Rien de nouveau n’a été dit à propos des autres questions d’intérêt commun, telles que le Vietnam et la Palestine. Les échanges commerciaux auraient seuls pu représenter un terrain de rencontre d’intérêt immédiat malgré le handicap des zones monétaires. […].

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