À la République du Tchad

En réaction à l’article de Christophe Boisbouvier intitulé « Tchad : fin de règne » et publié dans le n° 2340 de J.A.I., nous avons reçu de la part du cabinet civil de la présidence de la République, que dirige M. Mahamat Saleh Annadif, un long droit de r

Publié le 21 novembre 2005 Lecture : 3 minutes.

Une mutinerie n’est pas l’exclusivité du Tchad. Plusieurs pays ont connu, à un moment ou un autre, une mutinerie. Ce qui heurte la conscience des Tchadiens, ce n’est pas la mutinerie en tant que telle, mais les revendications politiques qui la sous-tendent. Généralement, une mutinerie obéit à une revendication corporatiste et non politique. L’auteur de l’article doit plutôt parler des agitations de certains milieux politiques qui ne sont pas représentatifs, mais qui tentent de saper les fondements démocratiques construits au prix de moult sacrifices.
Dans tous les cas, cette mutinerie à connotation politique est contraire aux règles du jeu démocratique. Heureusement, l’armée a pris ses responsabilités en mettant fin à cette aventure. Le président de la République, élu démocratiquement, est le président de tous les Tchadiens. Il a entrepris et continue d’entreprendre des réformes dans les différents secteurs de la vie de la nation et ce, dans l’intérêt général.
Si des individus ou des groupes d’individus pensent que leurs propres intérêts sont menacés, le peuple tchadien ne reculera pas devant ces chantages et intimidations. Le président de la République a le devoir et l’obligation de répondre aux voeux et aux aspirations des populations tchadiennes. Aucune force, aucun mouvement quelconque ne peut arrêter la marche du pays vers le progrès. Cette volonté des plus hautes autorités d’assainir la vie publique dans le respect de leur programme politique doit se poursuivre.

Il n’y a pas eu de « déchirure » comme vous l’imaginez. Le Mouvement patriotique du salut est un parti démocratique, ses membres sont libres d’exprimer leurs pensées. Il n’y a aucune entrave ni entorse dans les débats et échanges. Que ce soit M. Soubiane ou une autre personne, logiquement chaque militant doit se conformer aux dispositions statutaires et réglementaires de son parti. Le bon démocrate est celui qui s’incline devant les décisions du congrès, et non cherche coûte que coûte à positionner ses idées.
Au sujet de cette nébuleuse baptisée Scud, elle n’effraie ni n’inquiète personne. Ceux des mutins qui pensent conquérir le pouvoir par les armes sont appelés à venir créer leur parti politique, car l’époque d’une telle aventure est à jamais révolue.
Le Tchad ne jouera pas la carte du « pourrissement ou du ralliement individuel des mutins ». Il reste disposé toutefois à accueillir tous ceux qui déposeront les armes et qui veulent contribuer à la construction de la nation.
Vous indiquez que « le pouvoir vient toujours de l’Est », mais rappelez-vous que le Tchad n’est pas à sa première mutinerie ou rébellion. D’ailleurs, elles se sont toutes éteintes comme elles sont nées.
Faut-il vous rappeler aussi que le président Idriss Déby a été élu par le peuple en 1996 et réélu en 2001 sur la base d’un programme précis. À ce titre, il n’est nullement l’otage de son clan, de sa tribu, mais il est au service des Tchadiennes et des Tchadiens qui lui ont fait confiance dans leur ensemble. Ce ne sont pas les desseins inavoués de quelques opposants de salon ou de prétendus experts du Tchad qui remettront en cause cet acquis. […]

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L’honnêteté intellectuelle aurait voulu que l’hebdomadaire Jeune Afrique/l’intelligent accompagne les oeuvres salvatrices du gouvernement tchadien par des articles constructifs au lieu de publier un papier provocateur, qui frise l’incitation à l’insurrection et à la haine tribale. N’oubliez pas que le président de la République Idriss Déby est l’un des rares chefs d’État africains qui a soutenu votre journal pendant ses moments difficiles.
Sans vouloir vous donner une leçon d’éthique ou de déontologie, nous disons tout simplement qu’en acceptant de publier cet article, Jeune Afrique/l’intelligent se prête à un jeu dangereux qui risque d’entamer sa crédibilité.

Commentaire : Nous ne commenterons pas le point de vue de la présidence de la République sur les événements actuels qui secouent l’armée tchadienne. Aux lecteurs de formuler leur propre jugement. Précisons tout de même que nous n’avons aucune leçon d’éthique ou de déontologie à recevoir de la part du gouvernement d’un pays classé à la 109e place (sur 167) au tout dernier palmarès mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Quant à la petite phrase mirobolante sur le « soutien » que le président Déby aurait accordé à J.A.I. « pendant ses moments difficiles » (sic), nous serions vraiment curieux de savoir à quoi vous faites allusion. À moins qu’il ne s’agisse d’une confusion de votre part…

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